Coup dur pour les tenants d’Hollywood : les 8 000 et quelques électeurs des Oscar ont refilé le prix du meilleur documentaire à No Other Land, coréalisé par un Palestinien et un Israélien. Ça parle de la colonisation israélienne en Cisjordanie.

Le ministre de la Culture israélien – ne riez pas – Miki Zohar a qualifié la cérémonie et cette attribution de « triste moment pour le monde du cinéma ». La chose a peu de chance d’arriver chez nous, quand on voit la bande de tanches des César et le public qui pleure devant le migrant qui a reçu le César de la Culpabilité bourgeoise. Le pire, c’est que No Other Land avait déjà raflé un prix à la Berlinale, du pays de sinistre mémoire pour les juifs européens.

Mais ne crions pas victoire : ce trophée est plus un prix gauchiste qu’un prix anti-israéliste. Là-bas comme chez nous, la gauche domine culturellement, et actuellement, elle oscille, elle balance un coup vers l’antisionisme, un coup vers le sionisme.

Récemment, Pujadas a admis, tu parles d’une nouvelle, que les médias et le monde culturel penchaient majoritairement à gauche. Nous on dirait lourdement. C’est d’ailleurs ce qui explique la médiocrité de la production culturelle, victime de sa consanguinité et de son étroite idéologie.

L’autre événement de la soirée, c’est le relatif flop du film trans de Jacques Audiard, qui n’a pas eu de bol : non seulement il fait une ode au woke quand le truc se pète la gueule aux USA mais en plus, il découvre effaré que son actrice principale penche légèrement à l’extrême droite raciste. Nous on dirait lourdement.

Tout ceci est assez réjouissant et prouve, selon la loi des 10 ans d’avance US sur nous, qu’un vent nouveau va bientôt souffler en France occupée. Pour vous donner une idée du niveau déplorable des médias nationaux, deux unes, celle du Point, et celle de Franc-Tireur. Vous allez nous dire, c’est franchement facile de tirer sur ces ambulances, mais regardez avant de critiquer.

C’est pas du cinéma ? Et alors, c’est pas écrit Les Cahiers ici, on fait c’qu’on veut. Tenez, on met de la musique si on veut. Allez, un coup de Paco de Lucia. On est sûrs que ça va plaire, il y a de sacrées oreilles chez nos lecteurs. Et puis ça change d’Aya Nakamura.

Le changement dans le cinéma en particulier et la culture en général ne viendra évidemment pas de l’intérieur, car le Système est en train de pourrir, on le voit tous les jours. Ça prend juste un peu de temps, mais la vraie culture n’a pas attendu : elle pousse de partout. La vraie musique ne passe déjà plus par les majors, et le cinéma, bientôt, grâce à la démocratisation du système de production-distribution, se passera des grands circuits qui pourrissent tout. Les tuyaux sont sales, ce qui y passe est forcément nauséabond.
C’est dommage pour ceux qui font encore des bons films, mais on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs.

Pourquoi tout le monde déserte le cinéma ?

Pas seulement à cause de ceux qui l’ont privatisé et transformé en outil de propagande oligarchique ou communautaire, mais aussi parce que le monde est en feu, et que le spectacle du monde est assez, osons le dire, grandiose. Pas la peine d’aller se planquer dans un trou noir devant des histoires de trans ou de migrants à la con, il suffit d’ouvrir les yeux dans la rue et sur le Net : le cinoche est partout.

On te poignarde dans le métro, on t’arnaque au boulot, les flics te tabassent dans les manifs, le Président est défoncé du matin au soir, tu assistes à un génocide en direct sur X, les LGBT baisent devant les enfants... Ça fait des polars, des drames, des films de guerre, des films de cul, le tout gratos et à profusion !

L’arnaque du cinéma larmoyant