Navires de guerre, menaces, contrats de plusieurs milliards de dollars : la découverte de gaz en Méditerranée orientale fait naître de grands espoirs, mais génère aussi des tensions dans une région déjà explosive.
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L’enjeu est crucial car grâce à cette manne, Chypre, l’Égypte, Israël et le Liban comptent acquérir une certaine indépendance sur le plan énergétique, voire même exporter du gaz.
Au large de l’île divisée de Chypre, membre de l’Union européenne, un récent blocage par l’armée turque d’un navire de forage du groupe italien Eni a ravivé un conflit vieux de plusieurs décennies, Nicosie réclamant la médiation de Bruxelles.
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- Le président libanais Michel Aoun lors de la signature d’un contrat d’exploration d’hydrocarbures avec un consortium composé de Total, ENI et NOvatek le 9 février 2018 à Beyrouth
Après une série de déceptions depuis le lancement en 2011 d’opérations de forage au large des côtes de Chypre, le groupe français Total et Eni ont annoncé ce mois-ci la découverte d’importantes réserves au sud-ouest de l’île.
Mais quelques jours plus tard, alors qu’un navire d’Eni se dirigeait vers un autre bloc offshore, plus à l’est – près de la partie de l’île occupée par l’armée turque –, en vue de commencer des travaux d’exploration, il a été bloqué par la flotte turque. Raison invoquée : « manœuvres militaires » dans ce secteur.
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« Guerre du gaz »
Plus au sud, Israël, qui a découvert ces dernières années d’importantes réserves gazières, a annoncé le 19 février la conclusion d’un contrat « historique » pour la fourniture de gaz naturel à l’Égypte, pays avec lequel il est lié par un traité de paix.
Outre la perspective d’une plus grande indépendance énergétique, ces réserves gazières offrent à Israël l’opportunité d’exporter son énergie notamment vers l’Europe, voire de nouer de nouveaux liens stratégiques dans la région.
La signature par le Liban voisin de son premier contrat d’exploration d’hydrocarbures offshore avec un consortium de groupes français, italien et russe a cependant contrarié l’État hébreu.
L’accord concerne en effet notamment un bloc dont une partie se trouve dans une zone maritime disputée avec Israël.
Le puissant mouvement libanais Hezbollah, qui a été combattu par l’État hébreu en 2006 et qui possède des missiles pouvant atteindre les infrastructures offshore d’Israël, s’est dit pour sa part prêt à défendre l’État libanais pour pouvoir remporter la « guerre du gaz ».