Sommée de s’expliquer sur le contenu d’un de ses programmes, la Radio Nacional de España a décidé d’obtempérer afin de ne pas susciter l’ire de la communauté juive.
L’émission Desde el infierno (Depuis l’enfer) est diffusée tous les samedis depuis 2009, se propose d’explorer le thème du diable et de son impact dans l’histoire de l’humanité. C’est le numéro diffusé le 25 juillet avec pour titre « Le peuple juif : propagateur du culte de Satan » qui a provoqué la polémique.
Le résumé de l’émission en question proposait de lever le voile sur les pratiques occultes de certains religieux juifs :
« Les juifs fondateurs et dirigeants occultes de la Maçonnerie ont introduit le culte de Lucifer dans quelques organisations franc-maçonnes. Quelques cabalistes (spécialistes de la cabale, interprétation juive de l’Ancien Testament) pensent qu’il faut lire la Torah à l’envers (...) En inversant les soixante-douze combinaisons de lettres, on prononce des conjurations sataniques. »
C’est Yigal Palmor, ancien porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, et aujourd’hui employé par le Jerusalem Post, qui a lancé la charge sur Twitter contre ce programme :
« Comment une entité publique peut-elle donner une tribune à une telle forme de racisme crue, crétine et dégoûtante ? La Sainte Inquisition est de retour... »
Immédiatement suivi par Jonathan A. Greenblatt, directeur de la Ligue antidiffamation, qui depuis New York a envoyé un ultimatum à Madrid :
« Le fait qu’un travail violemment antisémite, plein de théories conspiratrices et de calomnies arrive sur les ondes espagnoles est très préoccupant et exige une condamnation immédiate par le gouvernement espagnol. »
Le directeur de la Radio Nationale d’Espagne (RNE) a fait retirer cet épisode, disponible en podcast sur le site de la chaîne et présenté ses excuses dans un courrier envoyé à Yigal Palmor. Il a tenu à faire savoir la position de son média :
« Nous comprenons que même à travers une fiction, on puisse choquer une personne et si cette personne est choquée, c’est qu’elle a probablement raison, mais je crois que (l’émission) a été sortie de son contexte, en laissant entendre qu’il s’agissait d’un programme d’information. »