On ne va pas passer notre temps à railler les illusions perdues de la presse française, qui a oublié de faire de l’information pour faire de la propagande. Le problème, c’est que – sur ordre – elle mise systématiquement sur tous les mauvais chevaux !
Depuis 10 ans (on ne va pas remonter trop loin), la presse française a faux sur tous les tableaux :
faux sur la guerre en Syrie,
faux sur les attentats de 2015,
faux sur les Gilets jaunes,
faux sur le covid,
faux sur les vaccins,
faux sur la Russie,
et enfin faux sur la Palestine.
Elle mérite un zéro pointé. Elle a baladé ses derniers lecteurs, mourants eux aussi, qui ne doivent plus rien comprendre au monde et à la France. Elle désoriente, omet, bidonne, condamne, accélérant sa déchéance. Plus elle s’affaiblit, économiquement parlant, plus elle ment.
Si personne ne dit que la Russie a gagné (à part Moreau un peu rapidement au départ), personne de sain d’esprit ne peut soutenir que l’Ukraine va gagner. En cette fin d’année 2023, la vérité revient, comme un fantôme, du cimetière de la presse mainstream.
Nous sommes le 14 décembre 2023, Poutine va donner sa conférence de presse annuelle. L’intro de La Dépêche, ce journal du midi, est un modèle du genre (idiot) :
Vladimir Poutine donnera, ce jeudi 14 décembre, sa conférence de presse annuelle durant laquelle il doit dresser « un bilan de l’année ». Retransmis en direct sur les chaînes de télévision à trois mois de l’élection présidentielle en Russie, l’exercice devrait consister en une glorification de ce bilan. Il faut dire que les réussites du président russe sont réelles en 2023.
Vous avez bien lu : Poutine va faire de la propagande en disant que la Russie va bien, mais en même temps, la Russie va bien. Le bandeau titre est encore plus éloquent :
Cet article titube sur la double injonction propagande-vérité. Il y a conflit entre Poutine ne peut pas gagner, pour la propagande, et Poutine est en train de gagner, pour la réalité. Si la propagande est une injonction, la vérité en est une autre, et bien plus forte.
La Dépêche liste alors, la mort dans l’âme, honnêteté oblige (ah, cette honnêteté journalistique qui nous oblige à écrire le contraire de ce qu’on pense !), les domaines qui sourient aux Russes (mais qui ne devraient pas, hein) : défense, économie, santé (du Président), diplomatie et politique.
Même son de clochards au Figaro, qui a inventé le comique géopolitique. Ça s’appelle Le Club Le Figaro international, c’est présenté par le clown blanc Philippe Gélie et animé par le clown auguste Dominique Moïsi, pour qui Orbán va devoir « s’écraser ».
Un pur moment de grâce télévisuelle ! Même les rois de la parodie TV actuels, Malik Benthala et la bande à Cazare & Thoen, ne pourront faire mieux que ça. Le duo Gélie-Moïsi du Figaro et de l’Institut Montaigne est un cocktail de rire explosif.
Clown blanc à 6’41 : « Mais tout de même, cet argument, enjeu existentiel, comment l’expliqueriez-vous au grand public, qui n’est pas forcément, qui ne mesure pas forcément les choses de cette façon-là. Ils ne voient pas les chars russes nous arriver dessus demain. »
Clown auguste : « Oui mais d’abord peut-être à tort. »
Clown blanc : « En tout cas chez les Baltes et les Polonais. »
Clown auguste : « Absolument. Je crois que si le président Poutine s’aperçoit que l’Europe est divisée et velléitaire, au moment où l’Amérique peut basculer dans Trump 2, il va se dire, ben le temps joue définitivement pour moi, j’ai gagné, et je peux aller plus loin. Car en fait ce que je veux, c’est donner le sentiment que je suis en train de reconstituer ce qu’était l’URSS hier, au moins au niveau du sentiment de puissance. »
Vous croyiez avoir tout vu avec les débats LCI qui nous infligent Pujadas et sa « stagiaire », Darius Rochebin et sa terreur d’Israël, ou encore Élizabeth Martichoux et sa science infuse de la stratégie militaire, eh bien vous n’avez rien vu.
Le Figaro, d’un coup d’un seul, vire en tête de la régate.