Contrairement à ce qu’affirme l’AP-HP, la véritable raison de la fermeture du service de Nicole Delépine n’est pas son départ en retraite.
Le service d’oncologie pédiatrique de l’hôpital de Garches a fermé ses portes le 7 août 2014, sur décision de l’AP-HP. Cette décision a fait suite à des années de résistance de sa responsable Nicole Delépine et des parents de ses jeunes patients. Pour ces derniers, les soins dispensés dans cette unité se distinguaient par leur efficacité réelle.
La fermeture du service, la brutalité sans précédent de l’administration pour la réaliser ne peuvent s’expliquer par des raisons liées au service. Il a fonctionné pendant plus de trente ans sans aucune plainte de malades. Ses résultats médicaux étaient excellents, sa réputation internationale solide, il rapportait près d’un million d’euros net par an à l’AP-HP. La raison invoquée, la retraite de sa responsable, n’est pas crédible. Ce ne serait pas la première fois qu’on profite d’un départ pour éliminer une unité ou récupérer les moyens, mais ce n’est jamais qu’un leurre. Ferme-t-on un hôpital lorsque le directeur prend sa retraite ?
Ce service a été fermé parce qu’il fallait « punir » sa responsable et son équipe d’avoir donné l’alerte sur la dérive des essais thérapeutiques et le caractère antidémocratique du plan cancer. Ces dénonciations menacent le business juteux des essais et les profits considérables des big pharma qui en résultent. Cette fermeture s’inscrit dans la tradition des Romains de couper la tête des oiseaux de mauvais augure, et de l’administration française d’écarter les donneurs d’alerte au lieu de les entendre ! Le licenciement d’André Cicolella (1) pour avoir dénoncé les dangers des éthers de glycol fut exemplaire.