Dans toute médecine, quelle qu’elle soit et quelque soit sa spécialité, une seule chose doit gouverner le choix thérapeutique : le rapport bénéfice/risque.
Prenons un exemple : Un enfant est atteint d’une forme de leucémie parfaitement connue, réputée facilement curable avec les protocoles existants. Ses chances de guérison avec le traitement conventionnel sont supérieures à 90%. Quel bénéfices aurait-il à utiliser un traitement expérimental ? Augmenter ses chances de guérison de 1% à 2%. Les risques ? Que ce traitement s’avère inefficace (les chances de guérison tomberont sous les 50%) et nettement plus toxique que le traitement usuel (la fameuse peinture orange de Dieudonné). Dans ce cas, prescrire le traitement expérimental serait simplement criminel.
Autre exemple : Un enfant atteint d’une forme gravissime de leucémie, avec des chances de guérison très faibles (20% ou moins) avec le traitement usuel. Dans ce cas, l’utilisation d’un traitement expérimental offrira peut-être des chances supplémentaires de guérison. Le risque d’aggraver le pronostic, même si il existe, est à négliger vu la noirceur du pronostic initial. Dans ce cas, l’expérimentation, en étant techniquement la seule petite chance dont le patient dispose, est à recommander.
C’est pourquoi cette volonté du Plan Cancer de favoriser systématiquement les traitements expérimentaux est criminelle. L’expérimentation ne doit intervenir qu’en dernière instance, quand on n’a pas de traitement efficace à proposer ou bien quand le traitement usuel a échoué.
Les taux de guérison des cancers chez les enfants sont très élevés (75% avec plus de 80% dans les leucémies) et ont beaucoup progressé es derniers temps (il y a 20 ans, on en était à 60%, soit juste un peu plus que chez les adultes). Autrefois, les piètres résultats des traitement connus constituaient de très nombreuses indications à des traitements innovants. Ces traitement innovants qui ont fait leurs preuves sont à présent les traitements conventionnels. Ce qui ne laisse que peu de place à de nouveaux traitements. Or, ceci n’est pas dans l’intérêt des labos ... Je vous laisse conclure, je n’ai plus de place ...
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