Les collégiens formés aux gestes de secours à la rentrée...
pas les profs
À la rentrée scolaire, les collégiens de troisième seront formés aux gestes « qui sauvent ». Une bonne idée en apparence, mais qui aurait davantage vocation à servir la communication du gouvernement qu’à réellement renforcer la sécurité des élèves en France, estime Yves Delahaie. Explications de l’enseignant et essayiste.
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Nouvelle trouvaille : former les élèves de troisième aux gestes « qui sauvent ». Pourquoi ne pas former tous les collégiens d’ailleurs ? That is the question.
Pour autant, le problème ne réside pas en cette incongruité, une parmi tant d’autres alors que l’ubuesque réforme des collèges va faire régner sa force mortifère dès le premier septembre. La question qu’il est nécessaire de se poser est la suivante : pourquoi les élèves bénéficieraient-ils, à juste titre par ailleurs, d’une formation sur les premiers gestes de secours quand les enseignants eux-mêmes n’en ont jamais eue ?
Le reportage très Belkacem-friendly de BFMTV :
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Un exercice grandement improvisé
Si l’on rajoute à cela qu’en quinze ans, je n’ai bénéficié d’une seule visite médicale, d’une durée de 1 minute 45, le temps de remplir le formulaire pour enclencher la première paye, l’on comprendra davantage avec quelle bienveillance sont traités les enseignants dans l’Éducation nationale.
En revanche, en lieu et place d’une formation utile sur les premiers gestes de secours en 2016, j’ai pu « bénéficier » (sic, mais le terme fut employé toute l’année par les intervenants) de 36 heures de « formation » durant lesquelles on m’a gentiment expliqué que je n’avais rien compris à l’enseignement, qu’il ne fallait plus noter les élèves et que leur échec provenaient incontestablement de mes manquements.
Dans le même temps, alors que la République comptait ses ecchymoses et pleurait ses morts, l’Éducation nationale, son enfant terrible, a dispensé un exercice de confinement dans les salles. Un exercice grandement improvisé, puisque les seules consignes étaient de rester enfermés, de n’ouvrir sous aucun prétexte, et surtout, surtout… de ne pas travailler durant cette heure-là !
Des salles se sont retrouvées avec 60 élèves assis par terre et seulement deux enseignants, dans un capharnaüm qu’il est aisé de comprendre…
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Le discours du ministre de l’Éducation après la tuerie de Nice :
Sécurité : gestes qui sauvent, « exercices attentat-intrusion »...
Ce qui va changer dans les écoles
« Les récents attentats et le contexte de menace terroriste imposent une vigilance renforcée. » Signée le 29 juillet par les ministres de l’Éducation et de l’Intérieur, Najat Vallaud-Belkacem et Bernard Cazeneuve, et rendue publique mardi 9 août, une instruction recense les différentes mesures destinées à renforcer la sécurité dans les établissements scolaires et qui seront mises en œuvre dès la rentrée.
Formation des élèves de troisième aux « gestes qui sauvent », sécurisation des « espaces vulnérables », exercices « attentat-intrusion »... Francetv info détaille les principaux points de ce plan, qui doivent être présentés lors de « réunions de rentrée avec les parents d’élèves ».
Le texte demande de mettre l’accent sur la sécurisation des « espaces particulièrement vulnérables des établissements scolaires » (accès isolés, façades exposées, notamment) avec l’identification de « travaux prioritaires ».
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Dans le cadre de la prévention, « trois exercices seront organisés durant l’année scolaire », dont « un avant la Toussaint », et « l’un de ces exercices portera sur un attentat-intrusion ».
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Pour améliorer les « capacités de résilience », c’est-à-dire « la capacité à ne pas se laisser surprendre et à avoir les bonnes réactions », le texte évoque « une sensibilisation aux gestes qui sauvent de tous les élèves en classe de troisième » et la formation au brevet de secouriste de « tous les élèves délégués ».