@Candide
Je me suis mal exprimé sans doute. J’ai voulu dire en toute simplicité qu’au début des années 80 les jeunes d’origine maghrébine qui fréquentaient des européens n’étaient pas traités de kouffars. J’ai connu une époque où les jeunes de toutes origines se retrouvaient ensemble. Je pense que l’islamisme qui sévit en banlieue n’est pas nécessairement le fait de groupes organisés qui orientent la jeunesse. Il est plutôt le fait jeunes qui vont puiser eux-même dans leur histoire (réelle ou mythique) un discours qui les valorise. C’est bien sûr un prétexte facile qui évite au jeune en difficulté d’avoir à se remettre en question. L’islamiste qui engraine le jeune est avant tout dans sa tête.
Tu parles d’élever le débat mais pour moi la situation d’aujourd’hui ne s’explique pas nécessairement par le travail des politiques sur ces 30 dernières années. Elle est essentiellement le résultat des possibilités offertes par l’explosion des moyens de communication. Il y a 30 ans, pour avoir la parole, il fallait effectivement suivre le parcours d’un Ali Laïdi. Mais aujourd’hui il suffit d’un smartphone pour s’adresser à tous. C’est pourquoi je pense que les jeunes qui partent faire le djihad n’ont besoin de personne pour les guider ou les manipuler. Ils trouvent leur chemin tous seuls. Parler d’endoctrinement est stupide. Le nombre de jeunes qui rappent est hallucinant. Pourquoi s’inscrire dans un parti politique quand il suffit de prendre un micro pour s’exprimer. Il y a 30 ans, s’adresser aux Français à 20h aurait pu être une revendication terroriste...
Sans parler de comportements extrêmes comme l’aventure du djihad, il y a bien sûr un discours qui a provoqué un repli communautaire dans la jeunesse. Avant la jeunesse était une communauté presque naturelle j’ai envie de dire. Mais est-ce réellement le discours de SOS racisme qui a provoqué ce repli communautaire ? Pour moi, SOS racisme a juste fourni le vocabulaire à un mouvement de fond qui existait déjà. Simplement SOS racisme n’avait pas les moyens concrets de répondre aux aspirations de tout une classe d’âge. L’asso a fourni quelques jobs à ceux qui ont su les saisir mais rien de plus.
Bref, je viens juste partager ici ce que je n’ai pas envie de dire ailleurs. Des Ali Laïdi, il y en a plein en fait. Il y a 30 ans, ils pouvaient montrer leur envie de s’impliquer. Aujourd’hui, disons qu’ils se font plus discrets pour profiter de leur part de bonheur...