Le 6 juillet, les États-Unis vont remonter de 25 % les droits de douane sur 34 milliards de dollars de produits importés de Chine, et Pékin répliquera à l’identique.
Après la valse d’annonces contradictoires, norme de l’administration Trump, la guerre commerciale avec la Chine semble bien partie. Le 6 juillet, les États-Unis vont remonter de 25 % les droits de douane sur 34 milliards de dollars de produits importés de Chine, et Pékin répliquera à l’identique. Une deuxième vaguelette de 16 milliards viendra plus tard, et, si la Chine a l’audace de continuer à répondre, le président Trump a déjà annoncé son intention de frapper de 10 % de droits 200 milliards d’importations en provenance de Chine. Qu’importe, puisqu’il reste confiant, dans ses élans sur Twitter qui évoquent irrésistiblement la cour de récréation de l’école primaire : « Le président Xi et moi, nous resterons toujours amis ».
Donald Trump, après son succès de librairie The Art of the deal, espère visiblement faire mieux, et, qui sait, remporter le Prix Nobel de littérature, avec son prochain ouvrage : « L’art de gagner une guerre commerciale ». Avec une stratégie simple, qui ne fera oublier ni Clausewitz, ni Sun Tzu : « La Chine m’envoie 500 milliards de marchandises quand je lui en envoie 130, elle manquera de cibles possibles de rétorsions avant moi ».
Sauf que ce calcul génial oublie deux choses : le surplus américain de 40 milliards de dollars dans le secteur des services, dont cette administration n’a que faire, il lui faut du bleu de travail, du prolétaire, du mineur de charbon, et surtout les coquets chiffres d’affaires réalisés par les entreprises américaines, 550 milliards de dollars, dans ce qui est aujourd’hui la deuxième économie mondiale. De quoi rétablir un équilibre de la terreur.
Quelques exemples au hasard :
Apple réalise dans l’Empire du Milieu un cinquième de ses ventes, auprès des chinois suffisamment aisés pour ne pas acheter les mobiles ou tablettes de ses quatre concurrents locaux.
Starbucks a déjà 2 500 points de vente en Chine, y réalise aussi 20 % de ses ventes, et ambitionne de doubler le nombre de ses boutiques dans les cinq prochaines années.