Les programmes de la Banque mondiale, qu’ils prétextent la lutte contre le réchauffement climatique et la mise en œuvre des crédits carbone ou le développement, ou qu’ils correspondent à des contrats d’affaires bien juteux pour certains, ont conduit à l’éviction, la déportation et la perte des moyens de subsistance de 3,5 millions de personnes parmi les plus pauvres de la planète. C’est ce qu’affirme l’International Consortium of Investigative Journalists qui tire ces chiffres des documents de la Banque mondiale elle-même.
Déportation de millions de pauvres
Ces données, incontestables puisqu’elles émanent des sources de la Banque mondiale, indiquent que les Asiatiques et les Africains sont les premiers à subir les effets néfastes de sa politique de « développement ». En Asie, trois millions de personnes ont perdu leur toit ou ont été déplacées, dont un million en Chine communiste et un autre million au Vietnam. En Afrique, près de 500 000 personnes ont été déplacées. Sur les autres continents, le nombre des victimes s’élève à quelques dizaines de milliers.
Les données de la Banque mondiale montrent que les personnes déplacées ne reçoivent pas de compensation
Les documents de la Banque mondiale sont incomplets et peu précis : ils ne permettent notamment pas de savoir si les personnes déplacées ont obtenu ou non une compensation, et encore moins si celle-ci correspondait au préjudice subi.
L’étendue du préjudice n’est pas non plus précisée par les données relevées par la Banque mondiale : les victimes ont-ils perdu une part de leur terre ou de leurs biens, ou leur a-t-on tout pris ? La Banque mondiale « évite » en principe, lorsque c’est « possible » selon ses propres dires, la saisie de biens ou le déplacement des personnes concernées.