L’agglomération et la ville d’Avignon, dirigée par la socialiste Cécile Helle, avaient, jeudi, refusé d’effacer la fresque, selon France Bleu Vaucluse, au nom de la liberté d’expression et d’interprétation. « Chacun peut interpréter l’image comme il veut, puisqu’il n’y a pas de mot sur ce mur », avait alors estimé le Grand Avignon, propriétaire du bâtiment sur lequel se succèdent des fresques du genre, à l’entrée nord de la ville. Elles auraient finalement changé d’avis face à « l’insistance du préfet », avait précisé la radio.
Ce devait être du street art, une forme d’art urbain à la mode actuelle, c’est-à-dire un dazibao en dictature dystopique, mais la fresque de Lekto a été effacée par les autorités, sur ordre du préfet, qui dépend du ministère de l’Intérieur, qui dépend à la fois du Président (le Premier ministre compte pour du beurre chez nous) et des forces occultes qui régissent la République en imposant leurs lois.
Quand Le Monde écrit que « la polémique enflait », il ne s’agissait que du premier cercle oligarchique et ses obligés médiatiques (dont Le Monde) : du côté des RS, la liberté d’expression doublée de véritables qualités graphiques ne dérange pas. C’est affaire de goût et de positionnement politique. Mais en France, on ne peut pas tout représenter, apparemment. C’est une erreur que de censurer l’expression libre, car cela renforce les préjugés dans les têtes, là où le pouvoir ne peut pas aller censurer. C’est même l’effet inverse qui se produit.
L’ironie de l’histoire, c’est qu’en demandant à l’autorité publique de censurer cette œuvre qui représentait le pouvoir occulte d’Attali, qui d’ailleurs ne s’en est jamais personnellement caché, bien au contraire – il s’est vanté d’avoir fait Macron –, la Ligue de défense juive et le Comité juif américain (puisque l’affaire a retenti jusqu’en Amérique) sont tombés dans le panneau représenté par l’artiste.