Un décret très discret vient de faire passer la franchise hospitalière de 18 à 24€. Soit une augmentation de 32%... et une économie de 500 millions pour la Sécu, sur le dos des patients. Il n’y a pas de petit profit.
Déremboursement de nombreux médicaments, hausse du tarif des généralistes, réduction des indemnités journalières, restriction de la prise en charge des affections longue durée, pour ne citer que les mesures les plus emblématiques : le désengagement de la Sécurité Sociale se poursuit avec l’augmentation du forfait hospitalier.
De 10,67€ en 2003 à 24€ en 2011...
Un nouveau texte, publié le 23 février dernier sans aucune discussion préalable, fait passer la limite de déclenchement de la franchise hospitalière de 91€ à 120€. Concrètement, jusqu’à présent, les patients devaient payer une franchise correspondant à 20% de la facture, avec un montant maximum de 18,2€ (20% de 91€). Et la Sécu remboursait le reste.
Désormais, le montant maximum est porté à 24€ (20% de 120€). Soit une augmentation de 32% (+225% depuis 2003).
Économie espérée pour la Sécu : 500 millions d’euros
Bien sûr, les mutuelles prendront en charge la différence, répercutant la douloureuse sur leurs assurés, qui passeront (encore) à la caisse : entre 2001 et 2008, la cotisation moyenne est passée de 382€ à 551€ par personne, soit un bond de 44%.
Résultat : 5 millions de Français ne peuvent plus se payer de mutuelle et 9 millions se privent de soins pour raison financière.
Que les pauvres se rassurent, c’est pour la bonne cause : ces économies permettront de financer la suppression de l’ISF. A votre santé...