Incapable de sortir du cadre de l’Otan et comptant en son sein un certain nombre de pays qui n’ont aucun intérêt à projeter des troupes en Afrique, l’Union européenne a finalisé son aide à Paris dans le cadre de la mission EUFOR RCA.
Cette force opérationnelle multinationale repose principalement sur les épaules de la France, qui a déployé 450 hommes dont une compagnie du 152e RI et 55 gendarmes.
L’Espagne enverra un détachement nommé Mamba, fort de 60 hommes et un avion de transport C-130 Hercules, 50 membres du Mando de Operaciones Especiales (Commandement des opérations spéciales) et 25 gendarmes de la Guardia Civil.
Le Portugal fournira un avion de transport C-130 Hercules et 47 personnels de la Força Aérea Portuguesa (Force aérienne portugaise).
L’Italie engagera 40 hommes d’une section du Génie.
Une équipe de déminage sera envoyée par la Finlande.
Le Luxembourg participera financièrement aux opérations.
La Lituanie et l’Estonie enverront chacun une section, ces dernières seront acheminées sur place par l’Autriche via la Solution intérimaire pour le transport aérien stratégique (SALIS), une réponse provisoire mise en place par l’Otan pour pallier à son manque d’avion de transport.
La Pologne amènera quelques gendarmes et la Géorgie (bien que non-membre de l’UE) une compagnie d’infanterie (environ 150 hommes).
La Bundeswehr prendra en charge la rotation de deux avions de transport Antonov. L’Allemagne s’est dit prête à offrir les services d’un Airbus médicalisé.
Le Royaume-Uni fournira des capacités de transport.
Même en raclant les fonds de tiroir, la contribution des alliés européens de la France reste symbolique et frise le ridicule. Il aura fallu deux mois à l’UE pour réunir cette Grande Armée...
Récemment, le chef de la mission EUFOR/RCA, le général français Philippe Pontiès, s’est félicité de la réactivité des capitales européennes : « Jamais l’Union européenne n’était allée aussi vite ! » On ignore s’il s’agit d’humour ou si ce haut-gradé de notre armée pratique la langue de bois aussi bien qu’un eurodéputé.
N’ayant toujours pas atteint son objectif de rassembler 1 000 hommes, il a demandé à l’Union européenne de faire encore un effort de 200 soldats supplémentaire car « il manque encore des capacités de combat ». À cet effet, une nouvelle conférence (la sixième du genre) dite de « génération de forces » se déroulera prochainement à Bruxelles.
Le général français Thierry Lion, à qui a été confié le commandement de l’EUFOR RCA, déclare à son sujet que « la force est sous mandat des Nations unies et nous sommes là éventuellement pour une durée de six mois afin de favoriser la montée en puissance des forces onusiennes, qui remplaceront la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) » et que « d’ici juin, (…) la force sera au complet à Bangui mais nous n’attendrons pas tout ce délai-là. À la fin avril, les forces de l’Union européenne prendront le relais des forces françaises de la Sangaris au niveau de l’aéroport de Bangui. »
Le 16 avril dernier, le Tchad a procédé au retrait de son contingent de 850 soldats suite à des accusations de l’ONU de tir sur des civils.
De son côté, la Russie, malmené par l’Union européenne, n’a pas encore pris la décision de cesser la fourniture des gros porteurs qui font défaut aux européens. Si une telle décision était prise, elle mettrait l’EUFOR RCA dans une situation plus que délicate dans l’accomplissement de sa mission.
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