La crise sanitaire a globalement coûté à l’État plus de 160 milliards d’euros l’an dernier, a indiqué mercredi le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt, en précisant qu’étant donnée sa persistance, ce chiffre n’est pas définitif.
« Entre les pertes de recettes et les dépenses que nous avons engagées pour faire face à la crise, que ce soit pour l’Etat en terme de dépenses, pour la sécurité sociale en terme de pertes de recettes liées à la baisse de l’activité, le coût (...) peut être estimé autour de 160 à 170 milliards d’euros », a déclaré le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt au Sénat.
« Ce chiffre n’est pas définitif puisque nous sommes encore dans une crise épidémique et une crise sanitaire », et que plusieurs mécanismes de soutien d’urgence aux entreprises et aux salariés sont toujours en place, a-t-il ajouté.
Progressivement, le gouvernement commence ainsi à faire les comptes de cette crise inédite. En janvier, le ministère de l’Économie avait indiqué que l’État avait engagé sur son seul périmètre (hors collectivités et sécurité sociale) près de 42 milliards d’euros de dépenses d’urgence en 2020, dont 17,8 milliards pour le chômage partiel (une partie étant financée par l’Unedic), 12 milliards pour le fonds de solidarité, 4 milliards pour financer les exonérations de cotisations sociales et 8 milliards de soutien aux entreprises publiques.
À cela s’ajoute un manque à gagner de 37,1 milliards d’euros de recettes fiscales (TVA, impôt sur les sociétés, etc.) par rapport aux prévisions valables avant la crise.
Dans le champ de la sécurité sociale, il faut compter les dépenses exceptionnelles liées à la pandémie (masques, tests, arrêts de travail) ou encore les pertes de recettes de cotisations sociales par rapport à une situation économique normale.
Cette année, de nouvelles dépenses liées à la crise seront engagées, notamment pour la vaccination, l’indemnisation du chômage partiel ou encore le fonds de solidarité.
C’est pour cette raison que « nous ne pouvons pas répondre à cette question de la date de fin du quoi qu’il en coûte », a estimé M. Dussopt, même s’il a répété qu’il faudra en sortir progressivement à mesure que la crise s’estompe.