La chirurgie destinée à traiter les grands obèses a explosé en France en vingt ans, mais pas toujours dans les règles de l’art permettant d’assurer son bien-fondé et sa réussite.
Le nombre d’opérations est passé de 2.800 en 1997 à 59.300 en 2016, indique une étude de la Direction de la recherche des études de l’évaluation et des statistiques (Drees) du ministère de la Santé, publiée mercredi [14 février 2018].
Ainsi, « en vingt ans, le nombre d’interventions a été multiplié par 21 », notent les auteurs qui relèvent « une nette prédominance féminine » parmi les opérés (plus de 80%).
Le nombre de femmes opérées a bondi de 2.350 en 1997 à 47.600 en 2016, tandis que le nombre d’hommes passait de 450 à 11.700. Aujourd’hui, la plupart des patients ont entre 25 et 54 ans (41,6 ans d’âge moyen en 2016).
[...]
En 2012, la prévalence de l’obésité dans la population française adulte (18 ans ou plus) était de 15,0%, et celle de l’obésité morbide de 1,2%. Aux États-Unis, ces taux atteignaient respectivement 34,9% et 6,4%. Or, en 2014, le nombre d’opérations de chirurgie bariatrique était de 8,4 pour 10.000 personnes en France, de 6,1 aux États-Unis, de 1,2 en Angleterre, et de 6,8 en Suède, un pays où ce taux diminue depuis 2011.
[...]
[...]
La chirurgie bariatrique est une intervention lourde qui peut entraîner des complications et qui nécessite un suivi à vie.
Elle doit être réservée aux obésités « morbides » (indice de masse corporelle supérieur à 40), voire à celles avec un IMC de 35 ou plus en cas de complications graves dues à l’excès de poids, et après échec d’autres moyens, notamment diététiques.
Selon l’étude de la Drees, le secteur privé lucratif réalise 63% des opérations en 2016, contre 80% en 1997. Les 37% restants ont eu lieu dans des hôpitaux publics ou assimilés.
Les « sleeve gastrectomies » ou « gastrectomies en manchon », qui consistent à retirer environ les deux tiers de l’estomac en le réduisant à un tube, sont désormais les interventions les plus fréquentes (58,5% en 2016). Les anneaux gastriques, passés autour de l’estomac pour réduire sa taille, se sont raréfiés (moins de 4% des opérations en 2016, contre 53,6% en 2006).
Lire l’article entier sur challenges.fr