C’est la nouveauté de notre très bienveillant et très protecteur pouvoir politique, celui qui gaze les infirmières, matraque les Gilets jaunes et pique les vieux : la chasse aux déconfinés. Oui mais attention, pas ceux des cités, car les racailles ne se laissent pas faire. Un journaliste du Figaro (article payant, donc pas de lien vers la source) a été faire un tour du côté de la Castellane, cette fameuse cité de Marseille située face à la mer qui a vu naître Zidane. Derrière la légende, il y a la pauvreté, le deal, la violence. La célébrité de Zizou n’a rien changé – sauf peut-être un chouia de fierté – à la situation sociale.
Voici le résumé de la rencontre entre le bourgeois journaliste et le réel :
« L’adolescent de la supérette a repris son joint en sortant et intervient. « C’est un journaliste. » « Vas-y, ferme ta gueule, toi. On t’a dit de pas parler », lui répond l’un des dealers. « Il a un truc dans la poche. C’est une caméra, il filme en cachette. » De la poche, nous sortons une canette de Coca Zéro acheté à la supérette. « Vous avez déjà été filmés avec une canette ? »
Et d’essayer à nouveau : « Alors, ça change quoi, ce confinement pour vous ? Vous n’avez pas peur du virus ? » « Vas-y, dégage ! On n’a peur de rien, ici. On n’a pas peur du virus. C’est une maladie de Blancs. Ici, ça change rien. C’est business comme avant. Casse-toi. Va voir dans les banlieues à Paris ! »
Une dizaine de jeunes sont maintenant regroupés autour de nous. De plus en plus agités, ils cherchent à intimider. « C’est quoi, la marque de tes lunettes ? Vas-y, donne », lance l’un. « Vas-y prends ta voiture de merde et casse-toi, sinon on la brûle », menace un autre. »
Le journaliste se fera courser en bagnole jusqu’à l’entrée de l’autoroute. Le confinement, on l’aura compris, il y en a qui s’en tamponnent le coquillard. Pas par esprit de résistance politique conscientisée, plutôt sous la pression de la nécessité, de la thune, du flouze, du pognon.
Mais cessons de braquer notre loupe sur les racailles, car il en est d’autres qui ont les moyens de s’extraire du confinement à l’hypocrite : les racailles bourgeoises.
Confinement « Quand on voit des coffres de toit ou des couples avec enfants et valises, on se dit que les gens ne comprennent pas ». Cet employé sur l'aire de repos a du mal à contenir sa colère devant ces départs. « Ça a commencé il y a 3 jours »- Le Parisien https://t.co/3VFN02F5ko
— Catherine Gasté (@catherinegaste) April 3, 2020
Peut-on en vouloir aux Français qui veulent prendre l’air, qu’ils aient une résidence secondaire ou pas ? Le Figaro du jour nous apprend un truc vraiment délirant :
Un couple de Toulousains avait décidé de se cacher pendant le confinement dans un refuge à la montagne. Les contrevenants, qui ont été repérés le 29 mars par un hélicoptère de la gendarmerie effectuant des contrôles pour s’assurer du respect du confinement, avaient notamment pris soin de dissimuler leur véhicule et d’effacer leurs traces dans la neige. Cela faisait une semaine qu’ils s’étaient enfermés dans « le refuge du Bastan », à 2230 mètres d’altitude, dans les Hautes-Pyrénées, près de Saint-Lary. Le couple a été verbalisé pour « non-respect du confinement ».
Vous imaginez ? Développer des moyens militaires pour choper un couple dans une cabane alors que la France manque de masques, de médocs et de lits, c’est pas le résumé de la dinguerie du pouvoir actuel ?
Connard 2 annonce ici que les forces de l’ordre ont effectué près de six millions de contrôles en deux semaines. Simillon, simillon ! Est-ce que vous imaginez ? La chasse aux déconfineurs vire à la guerre technologique entre le chat et la souris, entre Titi et Grominet.
Si certains tentent de contourner les mesures imposées par le gouvernement en s’habillant en joggeur, en retrouvant ses amis au supermarché, ou en promenant un chien loué sur Internet, d’autres ont recours à des techniques encore plus extrêmes pour outrepasser l’interdiction de déplacement dans le cadre des mesures de lutte contre l’épidémie de coronavirus.
Écoutons Rémy Heitz, le procureur de la République :
« Pour les récalcitrants, nous appliquons les textes avec des contraventions, puis avec un système qui est gradué avec une contravention plus lourde en cas de récidive. Cela peut aussi être un délit s’il y a réitération à quatre reprises. Nous avons déjà une petite dizaine de cas de ce type. »
"A Paris, hier, nous avions eu 303 000 contrôles, et nous avons eu près de 25 000 verbalisations, le confinement est respecté par la majorité", déclare sur franceinfo Rémy Heitz, le procureur de la République de Paris
Ecoutez le direct https://t.co/tsiMOQ3M8n pic.twitter.com/rdocfudY1e
— franceinfo (@franceinfo) March 31, 2020
Toute cette lutte serait acceptable si la stratégie répressive gouvernementale n’était dictée par l’incurie des néolibéraux au pouvoir, une incurie, on l’a vu, qui a consisté à déproduire en France ce dont nous avions besoin pour notre santé, la santé qui passe avant toute chose, avant l’économie, avant le PIB, avant les ratios économiques dont les européistes nous gavent. Les Français payent donc clairement pour la saloperie ou l’aveuglement de leurs dirigeants. C’est là où l’injonction « restez chez vous » prend tout son sens pervers :
Avec le slogan Orwelien "Sauvez des vies, restez chez vous", l'Etat français veut renverser la charge de la responsabilité de cette crise sanitaire en accusant les citoyens d'être par leurs comportements individuels et collectifs à l'origine de la mortalité liée au #Covid_19.
— AbdalahGeronimoCohen АбдалахГеронимоКоэн (@n0passaran) April 3, 2020
Les Français sont pris entre le chien et l’os, ils sont confinés dans la peur distillée par la collaboration entre dirigeants politiques et médias mainstream. Nous sommes devenus des assassins et des morts en puissance, pendant que les Connards font décontaminer leurs lieux de travail et de vie, se font tester et refiler de la chloroquine en douce, à l’image de ce médecin pourtant anti-chloroquine !
Ce médecin qui déconseille la Chloroquine...pour les autres « J’ai été testé positif au #COVIDー19 j’ai pris de la #chloroquine je suis guéri maintenant je déconseille aux gens de faire pareil » pic.twitter.com/SZhohEce7X
— Jean-Marc Alric (@jmAlric11) April 2, 2020
Deux poids, deux mesures, rien ne change en Macronie. C’est même le principe fondamental de ce pouvoir inique, d’un pouvoir déconnecté de son peuple. On ne parle même plus de fracture à ce niveau-là, puisqu’une fracture est théoriquement réparable.
Là, il y a une distance, une froideur, qui annonce des temps très chauds pour nos dirigeants, ces dangereux usurpateurs.
Il est impensable que le régime #Macron survive à cette crise sanitaire, dont il est directement responsable, qu'il n'a su ni éviter, ni prévenir, ni atténuer, ni résorber.#LesConnardsQuiNousGouvernent sont déjà dans les poubelles de l'#Histoire.#LeJourDAprèsOnLesFoutDehors
— Bassounov (@Bassounov) April 3, 2020