Egalité et Réconciliation
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La chaîne Russia Today bloquée en Allemagne, et maintenant menacée en France

Prologue (29 mai 2017)

 

 

– La Rédaction d’E&R –

 


 

La chaîne russe de télévision RT est la cible d’attaques des deux côtés du Rhin. Le régulateur allemand des médias MAAB a interdit sa diffusion, tandis qu’en France, l’Arcom a ouvert une enquête sur sa couverture médiatique. Commentaire.

 

Tour à tour, deux événements ont ébranlé la sphère médiatique européenne. Le 1er février dernier, faute d’autorisation de diffusion, la Commission d’enregistrement et de surveillance du régulateur allemand des médias, le MABB (Medienanstalt Berlin-Brandenburg), a interdit la diffusion de la chaîne russe RT DE dans le pays.

Deux jours plus tard, Challenges a publié un article dans lequel il indique que son homologue français, l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), avait lancé une enquête sur le traitement de certaines informations par RT France, « financée par le budget de l’État russe ».

 

 

Concours de circonstances ou mouvement organisé ? Pour Édouard Husson, auteur de Paris-Berlin, la survie de l’Europe (Éd. Gallimard), cette décision s’inscrit dans un « contexte occidental de raidissement des gouvernements, des puissances d’argent et des gens exerçant l’hégémonie culturelle ».

« C’est un climat général. Et c’est le noyau fondateur de l’UE qui est le plus travaillé par des forces autoritaires, en l’occurrence la France, l’Allemagne et l’Italie. Ils se copient les uns les autres plus qu’ils n’obéissent à un schéma commun », analyse Édouard Husson au micro de Sputnik.

Challenges affirme qu’en France, ce sont « plusieurs associations » qui reprochent à RT France sa couverture de la crise des Gilets jaunes, ainsi que celle de la situation en Centrafrique et en Syrie.

 

Macron, 400 millions aux médias

Aux manettes de l’Union européenne depuis le 1er janvier dernier, Paris aura fort à faire, car « les attaques se multiplient contre l’indépendance de la justice, la liberté d’expression et de la presse, le droit de manifester », estime Amnesty International. Un défi de taille en Europe où « l’Occident “soixante-huitard” est en fin de vie », estime l’avocat.

« L’hyperindividualisme a viré à l’autoritarisme. Et Macron était de ce point de vue aussi vieux dans sa tête qu’il est jeune biologiquement parlant ? », critique Édouard Husson.

Faisant fi des inquiétudes de l’ONG, le président de la République pourrait bien être tenté de transposer à l’échelle européenne la logique de contrôle de l’information qu’il a mise en place en France. Après la loi relative à la lutte contre la manipulation de l’information promulguée en 2018 ou la tentative avortée de punir la « haine en ligne », une commission anti-fake news, récemment lancée par Emmanuel Macron, œuvre désormais dans l’Hexagone pour traquer le « complotisme » et les soi-disant fausses infos.

« Ce que l’Occident ne supporte plus, ce sont les points de vue alternatifs. Accuser RT d’être financé ou sponsorisé par l’État russe est une blague. Macron vient de verser plus de 400 millions d’euros aux médias à la veille de la Présidentielle », rappelle l’expert.

Après l’interdiction à RT de diffuser en Allemagne, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) a exhorté les autorités « à ne pas utiliser les médias comme ballon de football politique » et les gouvernements du monde entier à « ne pas utiliser les médias comme une arme politique et à donner aux journalistes un accès à l’information ».

 

Pour RT Allemagne, pas de solutions en vue

Malgré la coïncidence du calendrier d’attaques « parallèles » contre la chaîne RT de part et d’autre du Rhin, l’auteur de Paris-Berlin, la survie de l’Europe ne veut pas y voir la conséquence d’une évolution dans la relation franco-allemande. « Non, n’allons pas chercher trop loin », prévient-il.

« La France et l’Allemagne sont porteurs de ce que j’appelle le “fascisme gris”, l’autoritarisme de la classe dirigeante des sociétés vieillissantes d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord », poursuit Édouard Husson.

Le Kremlin n’est de son côté pas resté de marbre face à ces événements. En réponse à l’arrêt de la diffusion de RT DE, il a fermé le bureau de la Deutsche Welle en Russie et annulé les accréditations de tous les employés de son bureau russe. Néanmoins, une source au ministère russe des Affaires étrangères a déclaré à Sputnik que « si l’Allemagne changeait sa position sur RT DE, la Russie réagirait positivement ».
Il a par ailleurs signalé que lors de la visite à Moscou le 18 janvier dernier du ministre allemand des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, des moyens de sortir de la crise autour de RT DE avaient été proposés, mais que « Berlin avait refusé d’en discuter ».

 


 

France Inter, la chaîne de propagande publique soumise au pouvoir profond, dénonce le parti pris de RT dans le traitement de l’information sur l’Ukraine...

– La Rédaction d’E&R –

 


 

On a regardé comment la chaîne russe RT France traite le conflit ukrainien

RT a été interdite de diffusion sur le satellite en Allemagne pour des raisons plus juridiques qu’éditoriales. En représailles, Moscou a fermé le bureau local de la Deutsche Welle. Alors qu’Emmanuel Macron rencontre lundi Vladimir Poutine, les médias sont plus que jamais un enjeu dans la montée des tensions.

Sur la forme, RT France ressemble peu ou prou à toutes les chaînes internationales d’information. Un habillage dynamique, du rythme, et un flux continu d’actualités françaises et internationales variées : une manifestation des "travailleurs invisibles" organisée par la CFDT jeudi dernier, puis la colère des routiers canadiens, les derniers épisodes de la campagne présidentielle... Il y a peu de sport, et de plus en plus de couverture de l’Afrique, avec notamment, les dernières actualités en Guinée-Bissau ou au Mali. Le traitement est factuel et sans parti-pris.

Pour le chercheur à l’Irsem Maxime Audinet, docteur en études slaves, spécialiste de la Russie et auteur du livre Russia Today, un média d’influence au service de l’État russe, RT est avant tout une chaîne d’information internationale.

« Ce n’est pas une chaîne centrée sur la Russie, ni même sur l’environnement stratégique de la Russie, mais une chaîne qui se présente d’abord comme un média alternatif dans l’espace médiatique international », explique-t-il.

En revanche, quand l’actualité traitée touche aux intérêts russes, la neutralité peut très souvent faire défaut, note le chercheur :

« Ce qu’on observe, c’est que dans le cadre d’événements qui concernent la Russie sur le plan intérieur, la couverture est extrêmement partiale, voire manipulatoire. »

Des avis de spécialistes convergents

L’émission phare de la chaîne, Interdit d’interdire, est présentée par le journaliste Frédéric Taddeï, habitué des débats contradictoires après avoir notamment animé l’émission Ce soir ou jamais il y a quelques années sur France 3. En temps normal, cette émission est un exemple utilisé par RT pour prouver son respect de la pluralité des opinions. Une attention toute particulière est donnée donc à l’expression de la diversité des points de vue.

Mais le 17 janvier dernier, pendant une heure, il n’y a pas eu vraiment de débat entre le géopolitologue Frédéric Encel et le professeur de civilisation russe et soviétique à l’Université de Nanterre Jean-Robert Raviot. Les deux hommes ont notamment répété à plusieurs reprises, après avoir été questionnés par le journaliste, que jamais la Russie n’attaquera l’Ukraine.

 

 

D’autre spécialistes, présents à l’antenne à d’autres moments, abondent par ailleurs dans ce sens, comme Xavier Moreau, le directeur de Stratpol, invité le 1er février, ou Karine Bechet-Golovko, professeur à l’Université d’État de Moscou.

 

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Il est important de rappeler que RT Deutsch n’a pas été interdite de diffusion sur le satellite pour des raisons éditoriales mais pour des raisons juridiques. En effet, la chaîne russe a en Allemagne une organisation bicéphale, à Moscou et à Berlin, contrairement à RT France, dont l’entité juridique est en France.

RT Deutsch émettait jusque là de Serbie, en s’appuyant sur un accord de coopération audiovisuel au sein du Conseil de l’Europe, qui permettait aux éditeurs d’échapper aux règles audiovisuelles locales. En revanche, en France, RT diffuse sous le contrôle de l’Arcom, issu de la fusion du CSA et d’Hadopi.

Lire l’article entier sur franceinter.fr

Comme prévu, sur E&R :

 






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