La Turquie est tombée d’accord avec les États-Unis pour déployer courant mai des batteries américaines de missiles antimissiles à sa frontière avec la Syrie pour contrecarrer les attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières du groupe État islamique, a annoncé son ministre des Affaires étrangères, cité par la presse.
« Nous avons trouvé un accord pour déployer du côté turc de la frontière des (missiles antimissiles) HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System) », a dit Mevlüt Cavusoglu au journal Habertürk de mardi.
Une quarantaine de roquettes tirées depuis des zones en Syrie tenues par l’EI, selon le gouvernement turc, se sont abattues cette année sur la ville frontalière turque de Kilis (sud-est), causant la mort d’au moins 17 civils.
Dimanche, une salve de roquettes a fait deux morts et 25 blessés dans cette ville qui accueille de nombreux réfugiés syriens, dont les habitants vivent sous la peur de nouvelles attaques.
Les batteries HIMARS peuvent être positionnées à différents emplacements grâce à leur mobilité et sont de ce fait très efficaces grâce à une porte de 90 km contre 40 km pour l’artillerie turque qui pilonne régulièrement les positions des djihadistes après chaque attaque visant le sol turc.
Le ministre turc espère d’autre part que les discussions menées avec l’allié américain au sujet de l’établissement d’une « zone de sécurité » dans le sud de la Turquie entre les zones de Manbij et Jarablous vont produire des décisions concrètes. « Notre objectif est de nettoyer cette bande de terre (longue) de 98 km de Daech (acronyme arabe de l’EI) », a expliqué M. Cavusoglu.
La Turquie défend la création d’une telle zone depuis le début du conflit syrien mais Washington est réticent.