Le 29 juillet 2017, notre média publiait un article qui répondait à celui de Sophie Roselli de la Tribune de Genève. La journaliste avait écrit un article intitulé « Pourquoi la mouvance extrémiste de droite vivote ». Sophie Roselli avait cité notre média et avait également prétendu qu’Égalité & Réconciliation, fondé en France par Alain Soral, s’essoufflait. Nous avions estimé que son travail était malhonnête et avions saisi le Conseil suisse de la presse. En réponse à notre initiative, la Tribune de Genève s’est également plainte auprès de la même instance par rapport à notre article. Nous n’avons certes pas obtenu gain de cause concernant notre plainte mais la Tribune non plus concernant la sienne.
Dans sa plainte, la Tribune de Genève estimait que nous avions porté atteinte à la vie privée de sa journaliste. Or, le Conseil suisse de la presse a tranché en notre faveur :
« Certes, l’article de M. Usmani n’est pas tendre à l’encontre de Mme Roselli. Mais il s’en prend bel et bien à la production de la journaliste, non à sa personnalité, et reste dans les limites de la liberté de s’exprimer et de critiquer. LaPravda.ch n’a donc pas porté atteinte à la vie privée de la journaliste. »
Nous avions également publié la photo de Sophie Roselli, ce qui n’a pas plu à la Tribune de Genève. Là encore, le Conseil suisse de la presse nous a donné gain de cause en recourant à une argumentation particulièrement instructive :
« Plus discutable est la publication de la photo de la journaliste, sans son consentement. Dans sa prise de position fondamentale « Internet et Vie privée » (43/2010), le Conseil de la presse écrit que « les informations les documents mis en ligne sur les réseaux sociaux » peuvent garder leur nature privée et « ne doivent pas être considérés a priori comme pouvant être publiés dans un autre média ». Plus loin, il précise cependant : « Le contexte dans lequel les informations sont mises en ligne est déterminant. Par contexte il faut entendre : la nature du site (réseau social comme Facebook, blog personnel, forum, site institutionnel, etc.), l’identité de l’auteur (individu lambda, personnalité publique, journaliste, etc.) et son intention dans la mesure où elle est évidente (communication large ou s’adressant à un milieu restreint). » En l’occurrence, on peut considérer que la photo postée sur son compte « Twitter » par la journaliste de la « Tribune de Genève », par définition destinée à un large public, pouvait être reproduite sans son autorisation. »
Une prise de position que nous saluons bien évidemment. Le Conseil suisse de la presse a fait preuve d’impartialité. Son président, Dominique Von Burg, a notamment travaillé en tant que rédacteur en chef à la Tribune de Genève et n’a certainement pas fait preuve de favoritisme envers ses anciens collègues ou son ancien journal. Il est utile qu’il y ait une instance, non-liée au pouvoir judiciaire, qui permette de régler des litiges en matière de déontologie journalistique.