La Syrie a cessé depuis mardi toutes ses transactions en dollars en raison des sanctions imposées par les États-Unis et s’est tournée complètement vers l’euro, a indiqué hier à l’AFP le gouverneur de la Banque centrale Adib Mayaleh.
« Depuis deux jours nous ne pouvons plus faire de transactions en dollars et nous nous sommes donc tournés vers l’euro. Depuis 2005, nous avions encouragé tous les secteurs économiques à faire des transactions en euros mais malheureusement ils continuaient dans leur très grande majorité à la faire en dollars », a-t-il dit. « Maintenant c’est complètement arrêté. C’est la première fois dans l’histoire du pays », a-t-il ajouté.
Barack Obama qui a exigé la démission du président syrien Bachar el-Assad a également annoncé tout récemment avoir pris de nouvelles sanctions très dures contre le régime de Damas.
Le président américain a signé un décret interdisant l’importation de pétrole et de produits pétroliers de Syrie aux États-Unis et gelant tous les avoirs que l’État syrien pourrait avoir sous juridiction américaine.
M. Mayaleh a indiqué que les réserves du pays se montaient actuellement à 17,4 milliards de dollars, soit 800 millions de dollars de moins par rapport à la mi-mars, au début du mouvement de contestation contre le régime de Bachar el-Assad.
« Le taux de change de la livre syrienne est resté plus ou mois stable. C’est notre principal objectif depuis le début de la crise », a-t-il ajouté.
Interrogé sur un transfert de 6 milliards de dollars de l’Iran pour soutenir la livre syrienne, il a répondu : « C’est de la rigolade. C’est n’importe quoi. Les milliards sont venus comment ?
En camions ? Par un transfert bancaire alors que les deux pays sont sous embargo ? La centrale des règlements interbancaires en a fait état ? C’est ridicule. »
« Nous avons créé il y a deux ans un fonds pour la fluctuation de la monnaie et la position des changes avec les banques. Il tournait autour de 5 milliards de dollars et depuis la crise, nous avons déboursé deux milliards pour protéger notre monnaie », a-t-il ajouté.