La Russie va fournir du charbon et de l’électricité à l’Ukraine, a fait savoir samedi Moscou. Les centrales ukrainiennes sont actuellement à court de combustible en raison du conflit dans l’est du pays, où se trouve l’essentiel des installations industrielles. A l’aube, un échange massif de prisonniers a eu lieu près de la ville de Kostiantynivka.
Dmitri Peskov, porte-parole de Vladimir Poutine, a parlé d’un geste de bonne volonté de la part du président russe, ajoutant que la Russie n’exigerait pas de paiement préalable. "Poutine a pris la décision d’entamer les livraisons en raison de l’urgence de la situation (...) et malgré l’absence de prépaiement", a-t-il déclaré, selon l’agence de presse russe Tass.
La Russie doit livrer 500 000 tonnes de charbon par mois à l’Ukraine et la quantité pourrait doubler si un nouvel accord est conclu, a précisé le vice-Premier ministre russe Dmitri Kozak sur la chaîne de télévision Rossiya 24.
Kiev avait annoncé la veille la suspension les liaisons ferroviaires et par autocars avec la Crimée, annexée en mars par la Russie. Les autorités ukrainiennes avaient déjà coupé brièvement l’électricité à la péninsule.
Les réserves ukrainiennes de charbon, d’ordinaire de quatre à cinq millions de tonnes en hiver, sont tombées cette année à 1,5 million. Le ministre ukrainien de l’énergie Voldimir Demtchichine avait annoncé la semaine dernière l’ouverture de discussions avec la Russie pour combler la pénurie. D’autres accords en ce sens ont déjà été conclus, mais le charbon n’avait pu passer la frontière. On ignore si les problèmes à l’origine du blocage ont été résolus.
Accueil de 145 militaires
Le président ukrainien Petro Porochenko a accueilli à l’aube à Kiev 145 militaires ukrainiens échangés la veille contre 222 rebelles prorusses dans l’est séparatiste. Cet échange de prisonniers intervient dans le cadre d’un accord conclu cette semaine lors de pourparlers à Minsk.
Cet échange massif de prisonniers, le plus important depuis le début du conflit à mi-avril, devrait s’achever avec la remise à l’Ukraine de ces quatre militaires détenus dans la république séparatiste de Lougansk. Interrogé, un responsable de cette république autoproclamée, Vladislav Deïnego, s’est refusé de préciser l’heure et l’endroit de leur remise en liberté.
Vendredi, les deux camps ont procédé à un échange de centaines de prisonniers dans la région rebelle voisine de Donetsk. L’opération s’est déroulée sur une route près de la ville de Kostiantynivka, à 45 km au nord de ce bastion séparatiste. Elle a concerné 222 rebelles (femmes et hommes) et 146 soldats ukrainiens, selon l’AFP.
L’un des soldats a refusé de rentrer à Kiev arguant qu’il était d’origine russe et désapprouvait les actes de l’armée ukrainienne dans l’Est.