C’est moins que jamais une surprise, mais c’est sympathique tout de même !
Moscou ne soutiendra aucune résolution de l’ONU exigeant le départ de Bachar al-Assad : l’annonce en a été faite vendredi après-midi 27 janvier par le vice-ministre des Affaires étrangères russe Guennadi Gatilov, alors que le Conseil de sécurité, saisi cette fois par la Ligue arabe qui tentait de faire avaliser sa « feuille de route » anti-Bachar, se réunissait.
Le texte arabe – enfin « golfiste » surtout – devrait être discuté lundi 30 ou mardi 31 janvier, mais il semble bien parti pour rejoindre les précédents projets de résolutions anti-syriens dans la « corbeille de l’Histoire ».
D’avance, le vice-ministre russe a prévenu les Euro-américains et leurs représentants au sein du Conseil de sécurité : « Ignorant l’opinion de leurs partenaires, ils peuvent exiger un vote anticipé, mais ce sera un projet clairement voué à l’échec, puisque nous avons clairement exprimé notre opinion, de même que nos partenaires chinois« .
Une façon de répondre notamment aux critiques occidentales ayant accueilli le récent projet russe de résolution sur la Syrie, qui condamne la violence des deux camps.
Bref, le « plan de paix arabe » version 22 janvier sera retoqué par les Russes et les Chinois, achevant de renvoyer la Ligue arabe à ses incohérences et à ses divisions.
Que pourra-t-elle proposer encore sur le dossier syrien d’ici la fin mars, quand le Qatar devra céder la présidence de la ligue à l’Irak, beaucoup plus accommodant avec Damas ? On ne voit pas bien.
D’autant que dans les semaines qui viennent, l’organisation pan-arabe risque d’avoir à examiner d’autres dossiers, de l’instabilité de la Libye à celle du Bahreïn. Décidément, pour les Occidentaux et leurs amis turcs et arabes, la route de Damas ne passera pas par New York !