Le gouvernement russe a établi une liste d’« États étrangers commettant des actions hostiles » à son encontre. Elle comporte pour le moment les États-Unis et la République tchèque, deux pays qui ont récemment imposé des sanctions contre Moscou.
Selon un décret gouvernemental signé le 13 mai et publié le lendemain sur le portail officiel du gouvernement russe, Moscou désigne les États-Unis et la République tchèque comme « États étrangers qui commettent des actions hostiles à l’égard de la Fédération de Russie, des citoyens de la Fédération de Russie ou des personnes morales russes ».
Cette décision implique des « mesures de contrainte » à l’égard de ces deux pays. Parmi elles : l’interdiction pour les États-Unis d’employer du personnel russe dans leur ambassade de Moscou et pour la République tchèque d’embaucher plus de 19 ressortissants russes dans son ambassade.
Vladimir Poutine avait demandé fin avril 2021 au ministère russe des Affaires étrangères d’établir une liste de « pays inamicaux » dans le but de « protéger les intérêts et la sécurité » de la Russie, alors que des diplomates russes étaient expulsés par Prague et Washington.
Le fait que cette liste ne comprend pour le moment que deux pays témoigne, selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, de la disponibilité de la Russie « au dialogue ». L’annonce officielle de ce 14 mai est en effet moins sévère que ce qu’avaient évoqué des médias russes, qui prévoyaient qu’une dizaine de pays au total seraient inclus dans la liste des pays hostiles aux yeux de Moscou.
Tensions persistantes avec Washington, nouvelles avec Prague
Les relations entre Washington et Moscou ont continué à se dégrader depuis l’arrivée au pouvoir de Joe Biden. Mi-avril 2021, les États-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions contre la Russie et l’expulsion de diplomates russes, accusant Moscou de cyberattaques et d’ingérences dans l’élection présidentielle de 2020 – des allégations réfutées la Russie. Les autorités russes ont répliqué par l’expulsion de diplomates américains et l’interdiction d’entrée sur leur territoire de plusieurs membres de l’administration Biden.
Le torchon brûle également depuis plusieurs semaines entre la Russie et la République tchèque. Cette dernière a expulsé en avril 18 diplomates russes, accusant les services de renseignement militaires de la Fédération de Russie, le GRU, d’avoir fait exploser un dépôt de munitions dans le pays en 2014 et provoqué la mort de deux personnes. Moscou a balayé ces accusations, qu’elle a décrite comme « infondées et inventées de toutes pièces » et a annoncé dans la foulée une réduction drastique de l’activité diplomatique entre les deux pays.