Les entreprises du complexe militaro-industriel russe pourraient relancer dès 2013 la production des sous-marins du projet 677 « Lada ».
De nouvelles batteries et des systèmes électriques indépendants de l’air atmosphérique seront installés sur ces appareils. Les sous-marins restent un domaine très prometteur de la coopération militaire entre la Russie et les pays de la région Asie-Pacifique.
Les sous-marins du projet 677 Lada devraient remplacer les sous-marins diesel-électriques du projet 636 Varchavianka (appelé KILO selon la classification occidentale). Ces navires sont une version améliorée du projet soviétique 877 Paltus. Les navires des projets 877 et 636 sont construits pour la Marine russe, mais une grande partie de ces navires est exportée. Ainsi, la marine chinoise possède 12 sous-marins de ce projet et 6 bateaux du projet 636 ont été commandés par le Vietnam, dont le premier a été mis à l’eau récemment.
Le premier sous-marin du projet 677 a été remis à la flotte russe de la Baltique en 2010. A la différence de ses prédécesseurs, il sera doté d’un armement plus lourd, d’un système de contrôle plus efficace et aura une signature radar réduite. Mais les tests ont révélé des lacunes techniques qui ne pourront être corrigées qu’avec le temps. En 2011, le commandement de la flotte a annoncé la suspension de la construction d’une série de sous-marins du projet 677. Toutefois en 2012, il a été décidé de reprendre la construction. Selon les experts, il ne s’agit pas uniquement de la correction des défauts. Il faut également moderniser substantiellement ces sous-marins.
Le Kronstadt, un des bâtiments de cette série, sera équipé d’une batterie modernisée lithium-ion. Elle augmentera considérablement la durée d’immersion du sous-marin. La construction du Kronstadt devrait être achevée en 2015. Le deuxième bateau, Sébastopol, pourrait être équipé d’un système électrique indépendant de l’air atmosphérique - une première pour la flotte russe. Cette installation permet de recharger les batteries du sous-marin sans qu’il remonte à la surface, ce qui permettra aux sous-marins diesel-électriques d’avoir les propriétés techniques d’un sous-marin nucléaire.
Les nouveaux sous-marins occidentaux sont également équipés de ces systèmes. Ainsi, les derniers sous-marins chinois du type Yuan possèdent également des systèmes électriques indépendants de l’air extérieur, construits sur la base du moteur Stirling. Actuellement, plusieurs types de systèmes énergétiques ont été mis en place, et chacun a ses avantages et ses inconvénients. Ces systèmes sont complexes, coûteux et pas toujours fiables. Ainsi, l’inconvénient du moteur Stirling est sa faible puissance pour la masse et les dimensions importantes de l’appareil.
Le système électrique russe est basé sur des principes différents. Comme pour l’installation du sous-marin allemand de type 212, il utilise des piles à combustible à hydrogène. L’hydrogène est produit à bord du navire grâce à un générateur électrochimique particulier. Après l’élimination des problèmes techniques, la Russie a l’intention d’exporter les sous-marins de type Lada (le projet d’exportation s’appelle « Amur-1650 »).
C’est l’Asie qui va devenir le marché privilégié pour ces sous-marins. Une véritable course aux armements se déroule actuellement en Asie Orientale. Le Japon, compte tenu du renforcement de la marine chinoise, a augmenté sa flotte sous-marine jusqu’à 22 navires. Ayant maîtrisé la construction des types modernes de sous-marins, la Corée du Sud est également en train de mettre en œuvre un programme de développement pour sa flotte sous-marine. Par ailleurs les pays de l’ASEAN, le Vietnam, l’Indonésie et le Singapour, développent très rapidement leurs propres flottes sous-marines. Tous ces programmes sont mis en œuvre grâce à une aide internationale de grande envergure.