La Russie a achevé la livraison du premier lot de systèmes de défense antiaérienne avancés S-400 Triumph à la Chine, dans le cadre d’un contrat signé entre leurs gouvernements en 2014, a annoncé le 10 mai l’agence de presse TASS.
Le premier convoi de S-400 russes avait été envoyé en Chine en janvier 2018 par trois navires. Mais en raison d’une forte tempête, un des navires transportant un système de défense antiaérienne a été endommagé.
Selon une source diplomatique, avec l’arrivée du troisième navire en Chine, la Russie complète donc sa première livraison de S-400.
Le système S-400 est composé d’un ensemble à trois composants de base : le système de gestion du champ de bataille composé du poste de commande et du radar d’acquisition des cibles ; des unités de tir ; le système de support logistique. Ces équipements peuvent être complétés avec le radar optimisé pour le suivi des cibles en haute altitude.
L’installation de ces systèmes sera assurée par des spécialistes russes à la fin du mois de mai et durera environ deux mois.
L’accord entre la Russie et la Chine sur la vente de systèmes S-400 a été finalisé en novembre 2014, avant d’être confirmé en novembre 2015 par l’assistant du président russe, Vladimir Kojin.
Au même moment ou presque, le député turc du parti d’Erdogan, qui joue sur les deux tableaux – russe et américain – avertissait ses « alliés » de l’OTAN qu’ils ne devaient pas empêcher l’achat de S-400, imaginer des sanctions ou un blocage de la vente des F-35... Sputniknews.com rapporte l’entretien avec le député.
Washington met en garde la Turquie contre l’achat de S-400 russes qui pourrait se répercuter de façon négative sur la participation d’Ankara au programme F-35, un chasseur américain de cinquième génération. L’adoption de sanctions par les États-Unis serait « absolument absurde », a déclaré à Sputnik un parlementaire turc.
Une telle démarche serait contraire à l’esprit même des relations des alliés au sein de l’Otan, dont la Turquie fait partie depuis 70 ans, et affecterait les rapports déjà tendus entre Ankara et Washington, a indiqué à Sputnik Berat Conkar, député du Parti de la justice et du développement turc (AKP, au pouvoir).
« S’il s’agit toutefois de sanctions, les Américains, en tant qu’alliés de la Turquie dans l’Otan, ne pourront invoquer aucune raison valable pour appuyer une telle démarche qui ne manquerait certainement pas de provoquer une division au sein même de l’Alliance », a poursuivi l’interlocuteur de l’agence.
Et d’ajouter que des sanctions américaines dans un tel cas seraient inadmissibles car il s’agit de garantir la sécurité ce qui constitue l’une des grandes priorités de la Turquie.
« Des sanctions des États-Unis seraient un pas erroné et irréfléchi », a martelé le député.
« La Turquie reste fidèle aux projets réalisés en commun avec ses alliés, mais si ces derniers se comportent envers elle de façon injuste et inadmissible, Ankara sera prêt à considérer d’autres variantes de coopération dans ce domaine », a averti M.Conkar.
Selon le secrétaire d’État adjoint des États-Unis, Wess Mitchell, l’achat par Ankara de systèmes de missiles russes S-400 risque d’avoir un impact négatif sur la livraison à la Turquie de chasseurs américains de cinquième génération F-35. La Turquie prendra des mesures de rétorsion contre les États-Unis si Washington bloque la livraison à Ankara de chasseurs F-35, a déclaré dimanche le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu.