La Russie a commencé la livraison d’hélicoptères de combat et d’avions de chasse à l’Irak, a rapporté jeudi une source du secteur militaire russe, alors que le ministre irakien de la Défense s’est rendu à Moscou pour évoquer la coopération militaire.
« Un certain nombre de contrats avec l’Irak sont entrés en vigueur et sont en train d’être honorés », a indiqué une source dans le secteur des exportations militaires russes, cité par l’agence de presse Interfax.
Les livraisons d’hélicoptères de combat Mi-35 (photo) et de chasseurs-bombardiers Su-25 ont déjà commencé, a précisé cette source, ajoutant que Bagdad avait également des contrats pour des hélicoptères Mi-28 et des systèmes antiaériens mobiles Pantsir-S1.
L’ambassadeur de Russie à Bagdad, Ilia Mogounov, avait auparavant indiqué que tous les avions Soukhoi seraient livrés d’ici à la fin de l’été.
En 2012, l’Irak et la Russie ont signé des contrats d’un montant total de 3,1 milliards d’euros pour la livraison de 36 Mi-28 et 48 systèmes Pantsir, selon la holding publique Rostec. Des contrats pour six Mi-35, et entre cinq et dix Su-25 ont été signés par la suite.
Le ministre irakien de la Défense, Saadoun al-Dulaimi, s’est rendu jeudi à Moscou pour s’entretenir avec son homologue russe, Sergueï Choïgou, de la coopération militaire entre les deux pays, alors que l’Irak fait face à une rébellion jihadiste armée.
M. Dulaimi a souligné que la Russie et l’Irak avaient une « riche histoire » de coopération militaire et qu’il fallait « aujourd’hui la renforcer et la développer ».
M. Choïgou a de son côté déclaré que « la coopération militaire et technique se développait avec succès » et que la Russie « soutenait le combat (de l’Irak) contre le terrorisme ».
La source russe citée par Interfax a pour sa part estimé que compte tenu des tensions internationales liées à l’accident de l’avion malaisien en Ukraine, Washington pourrait faire pression sur Bagdad pour que l’Irak annule ces commandes à la Russie.
Malgré les milliards dépensés par les États-Unis pour entraîner et équiper l’armée irakienne pendant les huit ans de leur occupation du pays, les forces gouvernementales n’ont pas été en mesure de repousser l’offensive des insurgés menée par l’État islamique (EI) le mois dernier.
En quelques jours, les jihadistes et leurs alliés parmi les factions sunnites ont conquis Mossoul, la deuxième plus grande ville d’Irak, ainsi que de larges pans du territoire dans le nord et l’ouest.
La ligne de front s’est depuis stabilisée et Bagdad a pu recevoir une assistance de Washington pour le renseignement et des chasseurs Soukhoi de la Russie et de l’Iran.