Egalité et Réconciliation
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La Nuit du 4 août 2012 : Abolition des Privilèges des Patrons du CAC40

par Marc Rousset*

Maurice Lévy et un grand nombre de patrons du CAC 40, victimes de leurs mauvaises consciences et du « faire parler de soi » démagogique dans notre société médiatique décadente, n’ont trouvé rien de mieux pour nous sortir de la crise économique que de proposer de taxer les super-riches !

L’hypocrisie de ces Messieurs n’a pas de bornes ! C’est l’Hôpital qui se moque de la Charité. Quinze patrons du CAC 40 qui gagnent en moyenne plus de 3,06 millions, stock-options et actions gratuites comprises, proposent en fait de distribuer quelques miettes de leurs brioches au peuple, afin de sortir les Français de leurs difficultés : ils proposent la taxation de tous les super-riches pour un montant d’environ 300 millions d’euros, en plein débat sur une dette publique de 1 675 millards d’euros, ce qui revient à faire prendre aux Français des vessies pour des lanternes.

Or comme chacun sait, c’est avant tout et seulement en diminuant en France les dépenses publiques qui dépassent de 160 milliards d’euros celles de l’Allemagne, avec les salaires d’un trop grand nombre de fonctionnaires qui représentent en France 13% du PIB contre 7% en Allemagne, en passant à l’immigration zéro (coût de 40 milliards d’euros par an pour la France) , en réindustrialisant l’Hexagone grâce à la préférence communautaire et à la suppression du libre échange mondialiste , que l’on arrivera à un budget équilibré !

Le gouvernement actuel, au-delà de ses propos lénifiants, se moque des Français en augmentant les impôts, alors que le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, soit une véritable source d’économies, sert en fait, pour 70% de ces sommes, à améliorer le statut de telle ou telle catégorie de fonctionnaires. A quand la suppression de l’inutile Conseil Economique et Social ? A quand la suppression de certaines niches, comme celles sur les primes des retraites des fonctionnaires d’outre-mer ou les régimes spéciaux chers aux socialistes et aux syndicats, tout aussi immoraux que les grands patrons, juste capables de réclamer une augmentation des impôts et des prélèvements publics ruineux déjà les plus élevés d’Europe !.

Contrairement aux affirmations de Proudhon : « la propriété c’’est le vol ! », les rémunérations et les stock options des patrons dans les grandes entreprises, voilà le véritable vol ! Si la rémunération est la contrepartie du risque, de la réussite et des responsabilités, alors personne n’est capable d’expliquer pourquoi un patron du CAC 40 peut gagner 300 000 euros par mois alors qu’un patron de PME touche en moyenne un peu moins de 5000 euros dans le même temps. IL est temps de supprimer les stock-options dans les grandes entreprises car elles ne comportent absolument aucun risque propre à l’entrepreneur et ouvrent droit à des plus values éhontées injustifiées. Les trois quarts des Français sont favorables à la fixation d’un salaire maximal pour les grands patrons.

John Pierpont Morgan, le fameux banquier américain, refusait de prêter de l’argent à des entreprises où l’écart de salaire avec un employé était supérieur à 20 fois. Henry Ford, lui, estimait que ce facteur devait être de quarante. Or rien que pour leurs salaires fixes, hors stock options, les grands patrons gagnent en moyenne plus de 150 fois le SMIC. Il y a vingt ans, Jacques Calvet, PDG de Peugeot gagnait 36 fois le salaire minimum et cela choquait ! L’instauration d’un salaire maximum est un impératif économique et de justice sociale.

Même les aristocrates à la veille de la Révolution ne bénéficiaient pas de tels privilèges car la grande majorité avait encore le sens de l’honneur, et n’hésitait pas à payer l’impôt du sang, un de leurs fils étant toujours destiné à la carrière militaire ! Pourtant, dans la nuit du 4 août 1789, les députés de l’assemblée nationale constituante, dans un bel élan mythique d’unanimité correspondant en fait aux intérêts bien compris de la bourgeoisie, proclamaient l’abolition des droits féodaux et de divers privilèges

Nos sociétés européennes doivent revenir au capitalisme rhénan, substituer, à l’irrrationalité financière et à la valeur actionnariale, des valeurs sociétales. L’ancien président allemand Horst Köhler, très courageusement, peu avant sa démission, n’avait pas hésité à dénoncer les salaires des grands patrons et le « monstre » constitué selon lui par les marchés financiers. Il convient donc d’opposer à la logique actionnariale celle des différentes parties prenantes de l’entreprise (les « stakeholders » par opposition aux « stockholders »). La finalité de l’entreprise n’est pas de satisfaire les seuls actionnaires, mais de prendre en compte les attentes de tous les ayant droit de l’entreprise : actionnaires, clients, fournisseurs, personnel, pouvoirs publics, environnement, etc… Il apparaît que seule la pratique d’une logique d’ayant droits peut permettre d’éviter le piège tendu par la mondialisation. C’est à l’Etat seul, par des lois, une stratégie économique industrielle, une politique fiscale intelligente et surtout des droits de douane, à la Commission de Bruxelles par un retour aux sources de la CEE, aux citoyens par leurs votes, qu’il appartient de réagir et non aux chefs d’entreprise attirés par l’appât du gain personnel, subissant les contraintes du compte d’exploitation ou pieds et poings liés par la crainte de perdre leurs postes !

Platon, lui -même écrivait dès l’Antiquité : « Si un Etat veut éviter (..) la désintégration civile (..), il ne faut pas permettre à la pauvreté et à la richesse extrêmes de se développer dans aucune partie du corps civil, parce que cela conduit au désastre. C’est pourquoi le législateur doit établir maintenant quelles sont les limites acceptables à la richesse et à la pauvreté » (1) . Voilà ce qu’on attend d’une bonne et intelligente gouvernance franco-allemande. Un « Main Street » continental européen doit succéder à Wall Street ! La France crève non pas d’un seul mal, mais de deux maux en apparence opposés qui cumulent en fait leurs effets dévastateurs : le capitalisme financier anglo-saxon et le socialisme de Madame Martine Aubry.

Ilimporte de garder les vertus et les incitations des véritables entrepreneurs, avec l’innovation, comme l’a montré Joseph Schumpeter (2) ! Ce sont les entrepreneurs seuls qui créent des emplois, pas les grands patrons, pas les paroles des hommes politiques et encore moins les propos lénifiants ainsi que les mesures socialistes dévastatrices .Toutes les grandes entreprises multinationales telles que Michelin, Carrefour ou Microsoft ont commencé avec un entrepreneur dans un hangar ou dans un petit atelier.

N’oublions donc surtout pas , en supprimant les privilèges iniques des grands patrons le 4 aout 2012 , au-delà de ce que disait Platon, afin de ne pas nous tromper de combat, afin de ne pas tomber de Charybde en Scylla , ce que déclarait Abraham Lincoln, né dans une cabane, chez un couple de fermiers : « Vous ne pouvez pas créer la prospérité en décourageant l’épargne. Vous ne pouvez pas donner la force au faible en affaiblissant le fort. Vous ne pouvez pas favoriser la fraternité humaine en encourageant la lutte des classes. Vous ne pouvez pas aider le pauvre en ruinant le riche. Vous ne pouvez pas aider les hommes continuellement en faisant pour eux ce qu’ils pourraient et devraient faire eux-mêmes ».Winston Churchill ne disait pas autre chose lorsqu’il prétendait que « le vice du capitalisme est la répartition inégale des richesses et que la vertu inhérente au socialisme est l’égale répartition de la misère »

(1) Platon - Les Lois

(2) Joseph Schumpeter-Capitalisme,Socialisme et Démocratie - 1942

*économiste, écrivain, auteur de « La Nouvelle Europe Paris-Berlin-Moscou »

 






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7 Commentaires

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  • #41915

    Après les émeutes d’août dernier, il ne va pas falloir être surpris par les révoltes de décembre. La situation économique s’aggrave en Grande Bretagne et les mesures prises par Cameron jouent à plein. Ainsi c’est à présent 5,8 millions de personnes qui sont classées comme « extrêmement pauvres » au Royaume-Uni selon le rapport "Monitoring poverty and social exclusion " (Surveiller la pauvreté et l’exclusion sociale), de la fondation Joseph Rowntree. La situation décrite est apocalyptique ; 44 % des 13,1 millions de pauvres vivent sous le seuil d’extrême pauvreté. Cette part est la plus importante jamais observée depuis la fin des années 1970. En 1996–1997, elle était à 35 % du nombre total de pauvres, soit 4,9 millions de personnes extrêmement pauvres. Paradoxalement, le nombre de pauvres semble rester stable.
    On comptabilise 3,7 millions d’enfants pauvres, dont un peu plus de 2 millions sont issus de ménages dont le chef de famille travaille. Au total, 30 % des enfants, 26 % des adultes avec un enfant à charge, 19 % des adultes sans enfant et 16 % de retraités vivent sous le seuil de pauvreté au Royaume-Uni.
    Le seuil de pauvreté est établi à 60 % du revenu médian soit par semaine, 139 € (119 £) pour un adulte seul, 336 € (288 £) pour un couple avec deux enfants. Celui d’extrême pauvreté est de 40 % du revenu médian, soit 93 € (80 £) pour une personne seule.
    Cameron a prévu de recourir à l’armée en cas de troubles sociaux graves. Irons-nous bombarder Cameron et sa grand guignolesque queen, s’ils menacent leur peuple comme nous l’avons fait pour Kadhafi ?
    La situation est à présent intenable. Nous sommes juste dans l’œil du cyclone. Les banquiers centraux ont rendu les armes. Ce n’est pas une reddition, même pas une capitulation. Juste un renoncement. Le découragement des lâches, des incapables et des incompétents. Ils ont rendu toutes leurs armes. Même celle de la planche à billet. Bernanke ne sait plus, Trichet s’est remis à la boisson, la pauvre Lagarde se fie à son instinct en avertissant que ça pourrait aller encore mal. Le calme apparent est trompeur. Le déchaînement des éléments va reprendre. Il s’agit juste d’une courte rémission. Les derniers effets de l’ultime chimio tandis que les métastases financières s’instillent toujours plus profondément.

     

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  • #41932
    Le 29 août 2011 à 22:56 par jasmin indien
    La Nuit du 4 août 2012 : Abolition des Privilèges des Patrons du (...)

    Lauirence Parisot vient de dire que l’Europe aurait été affaibli par une "machination" des USA. Les USA aurait un pouvoir "hégémonique" sur le monde.
    Autrement dit l’Europe est victime d’un "complot" de "l’Empire".
    incroyable, Laurence Parisot anti sémite

     

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  • Seul les ignorants qui n’ont pas conscience de l’ampleur de la dette et de ses origines peuvent encore croire qu’ils s’agit d’un problème de taxation. Taxes et impôts n’ont jamais permis et ne pourront jamais permettre de résoudre ce problème. Notre époque est probablement celle la plus taxée de l’histoire de l’humanité. Absolument tout est sujet à taxation : habitation, eau (même l’eau du puit de son jardin est en voie d’être taxé ainsi que les cuves de récupération des eaux pluviales...), carburant, l’alimentation, les véhicules...comment peut on taxer plus ? Les riches ? La bonne blague ! Et bientôt avec les brevets sur le vivant avoir une grosse bite ou les yeux verts, bleus ou marron sera aussi potentiellement taxable (le découvreur d’un ou des gènes responsables d’un attribut physique ou physiologique est selon la loi, du moins au USA, considéré comme l’inventeur et de ce fait à un droit de propriété dessus. Selon cette logique Monsanto est en voie de breveter tous les porcs porteur du gène régulateur de leur engraissement, or 75% des porcs domestiques sont naturellement porteurs de ce gène ce qui signifie que les éleveurs devront payer une taxe à Monsanto...selon cette logique un être humain sera susceptible d’être taxé. Le simple fait d’exister, de vivre sera en soi une aliénation...

    Pour en revenir à cette info, il s’agit toujours de la même stratégie consistant à faire croire que le problème est juste une histoire de taxes et impôts et non pas l’escroquerie de la loi Pompidou/Giscard/Rothschild...

    A propos du brevetage du porc :

    http://www.dailymotion.com/video/x1...

     

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  • #41961
    Le 30 août 2011 à 00:13 par Indépendances nationales
    La Nuit du 4 août 2012 : Abolition des Privilèges des Patrons du (...)

    Il y a deux choses bizarres dans cet article :

    1) Comme beaucoup de gens, l’auteur oublie que l’immense dette publique des Etats européens est factice, car dûe au fait qu’ils ne peuvent plus emprunter à taux zéro (puisque zéro risque) auprès de leurs banques centrales. Cela en vertu de l’article 123 du traité de Lisbonne, qui a succédé à son équivalent dans le traité de Maastricht et était déjà appliqué en France par la loi "Rotschild-Pompidou-Giscard" du 03 Janvier 1973.

    Donc, s’il n’y avait pas ces intérêts totalement injustifiés à payer aux "marchés" qui prêtent désormais aux Etats (aux taux qui leur plaisent), la dette publique serait minime et il n’y aurait ni postes de fonctionnaires à supprimer, ni impôts injustes supplémentaires à créer (mais bien sûr, un revenu maximal autorisé resterait nécessaire, au-delà duquel le fisc prendrait tout).

    2) La tirade finale contre la "lutte des classes" parait contradictoire avec l’appel à "abolir les Privilèges des Patrons du CAC40".

    Car la classe exploiteuse, celle des capitalistes est justement celle qui s’enrichit par la sur-rémunération des actionnaires, dont les stock-options ne sont qu’une partie. L’arbre des 40 patrons du CAC40 ne doit donc pas cacher la forêt de tous les actionnaires qui "s’enrichissent en dormant".

    Il serait tout autant absurde de ne pas rémunérer du tout l’argent investi dans une entreprise, mais ce qui doit être discuté, c’est un taux plafond (qu’on pourrait appeler "dividende usuraire") à ne pas dépasser. Pour que le reste des bénéfices serve à rémunérer les salariés, les fournisseurs, les cotisations sociales, les impôts et bien sûr les futurs investissements.

     

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  • #42158

    Bon il va quand même falloir arrêter avec ce mythe moderne : "ya trop de fonctionnaires en France, regardez en Allemagne ils en ont moins et ont plus de croissance."

    La Suède et le Danemark ont un taux de fonctionnaire par habitant bien supérieur au notre et leurs économies n’en souffrent pas outre mesure, bien au contraire.

    Pour ce qui est de prendre sans cesse l’Allemagne en modèle, ce que tout le monde feint d’ignorer est la structure démographique de ce pays. La natalité est très faible, ce qui fait qu’ils ont moins de dépenses d’éducation et que la population active actuelle peut se permettre de profiter MAIS ils sont contraints d’utiliser un système de retraite par capitalisation où les banksters ne se manquent pas de les tondre comme lors de la crise de 2008. A l’avenir les jeunes seront peu nombreux, et devront quoi qu’il arrive s’occuper de leurs nombreux ainés à moins de mettre en place la méthode Attali.
    Quoi qu’il en soit ces jeunes allemands de maintenant devront payer par exemple beaucoup plus en dépense publique que leurs ainés, ne serait-ce qu’au niveau de l’éducation.
    Bref, cessons de comparer la fiscalité de peuples dont la structure n’est pas la même. Ça n’est ni sérieux ni même pertinent.

    Le problème majeur de notre économie est que la monnaie EURO est adaptée à l’économie allemande elle même caractérisée pour partie par sa démographie, du fait des taux d’intêrets pratiqués par la BCE et de la parité avec les autres monnaies. Pour la France cette monnaie est un poison qui nous fais perdre 1000 emplois industriels par jour. Bref, au lieu de se soucier du nombre de fonctionnaires français qui plomberaient notre économie il serait bon de se poser la question de la baisse de l’emploi productif en France !

    Car quand un salarié perd un bon Job et se retrouve au chômage ou dans un job moins payé, s’il ne peut plus payer sa grande maison il ira dans un appartement moins couteux. Or quand on est en France je pense qu’on n’a pas envie de quitter notre pays, ou alors on accepte la nomadité que l’empire veut nous imposer. Dans toutes choses, il convient de s’attaquer non pas aux conséquences mais aux causes. Une fois que cela sera fait, nous pourrons éventuellement envisager de considérer la question du nombre de fonctionnaires car nous serons repartis sur des bases saines. Dans l’attente, toute considération sur le nombre de fonctionnaires relève de la pure spéculation.

     

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  • Comme le chantais le groupe téléphone, (je vous parle de ça, c’était au siècle dernier) :
    "Argent trop cher, la vie n’a pas de prix..."
    Il semble que le poete (le mot est-il trop fort s’agissant de JL Aubert.. ?) avait perçut intuitivement que la valeur des objets de consomation est artificiel. Elle la résultante d’une industrie banquaire monopolistique qui s’est accordé le privilège d’emettre une monaie sans rapport avec une quelquonque richesse réelle.
    Et tant que cet immense pouvoir et privilège ne sera pas remis en question, je ne vois effectivement pas à quoi ça mène de parler d’augmenter/dimunuer taxes ou dépenses.
    Ceci dit il parait évident que l’Etat gaspille beaucoup d’argent, et pour servir le peuple, il doit commencer par diminuer son train de vie délirant. Il se prennent pour qui tout ces hauts et moyens fonctionnaires avec leurs voitures, apparts de fonction et leur petit personnel. Mais par pitié qu’on nous laisse nos postiers, médecins, infirmières et profs (enfin, pour ces derniers, faudra qu’il remette serieusement en cause leur travail et leur rôle)

     

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  • #42357
    Le 31 août 2011 à 14:59 par Winston Smith
    La Nuit du 4 août 2012 : Abolition des Privilèges des Patrons du (...)

    Cet article aurait tout à fait sa place dans le Figaro.

     

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