Les autorités sanitaires norvégiennes ont annoncé, vendredi 20 novembre, avoir découvert une mutation potentiellement importante du virus H1N1 de la grippe A, susceptible d’être responsable de symptômes très graves chez les patients touchés.
"La mutation pourrait affecter la capacité du virus de pénétrer plus profondément dans le système respiratoire, provoquant de ce fait des maladies plus graves", estime l’Institut de santé publique norvégien dans un communiqué repris sur le sur le site de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’OMS souligne toutefois que les scientifiques norvégiens ont analysé les échantillons de plus de soixante-dix patients atteints du H1N1 et qu’"aucun autre signe de mutation n’a été détecté".
L’organisation précise également que malgré cette mutation, le virus "reste sensible aux médicaments antiviraux, l’oseltamivir et le zanamivir" et que les études démontrent que les vaccins actuellement disponibles contre la grippe pandémique "confèrent une protection". Outre en Norvège, des cas de mutation du virus ont également été détectés depuis avril au Brésil, en Chine, au Japon, au Mexique, en Ukraine et aux Etats-Unis, selon le communiqué de l’OMS.
SEPT MILLE VICTIMES DANS LE MONDE
Les autorités norvégiennes ajoutent n’avoir aucune raison de croire que cette mutation ait une quelconque implication sur les effets des vaccins contre la grippe ou des médicaments antiviraux fabriqués par des laboratoires comme Roche, GlaxoSlithKline, Novartis ou AstraZeneca.
Le H1N1, qui associe des virus porcin, aviaire et humain, a tué plus de sept mille personnes dans le monde. En Norvège, la mutation a été décelée dans les corps de deux patients tués par le virus — premières victimes de la pandémie dans ce pays— et d’une personne très grièvement malade.
Pour les autorités sanitaires, on ne sait pas clairement si le virus qui a muté a été transmis aux êtres humains. "Sur la base de nos connaissances actuelles, il ne semble pas que le virus qui a muté circule actuellement dans la population, mais plutôt que des changements spontanés se sont produits chez les trois patients", a précisé le directeur de l’institut norvégien, Geir Stene Larsen, dans un communiqué. Vingt-trois personnes sont mortes du virus H1N1 en Norvège, un chiffre relativement élevé compte tenu de la faible population du royaume.