L’état-major de l’armée libyenne a ordonné lundi le transfert aux forces armées régulières du pays de tous les QG des milices pro-gouvernementales "Bouclier de Libye", suite aux heurts lors desquels 31 manifestants ont été tués samedi à Benghazi, rapporte le quotidien Al-Sharq al-Awsat.
Selon le journal, au moins 31 personnes ont été tuées et plus de 100 autres blessées samedi dernier à Benghazi (est) dans des affrontements entre les milices "Bouclier de Libye", formées d’ex-rebelles ayant combattu le régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et relevant formellement du ministère de la Défense, d’une part, et les manifestants, de l’autre.
Ces derniers réclamaient la dissolution de "Bouclier de Libye" et la formation de vraies forces régulières qui prennent le relais des milices pro-gouvernementales. Les protestataires ont tenté de déloger une brigade de "Bouclier de Libye" de sa caserne, en jetant des pierres. En réponse, les anciens rebelles ont fait usage d’armes à feu.
On apprend que le premier ministre libyen Ali Zeidan a ordonné une enquête scrupuleuse sur l’incident de samedi à Benghazi, berceau de l’insurrection qui a conduit à la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.
Les autorités libyennes, qui peinent à former une armée et une police professionnelles, ont régulièrement recours aux ex-rebelles de "Bouclier de Libye" pour sécuriser les frontières ou s’interposer dans des conflits tribaux.
Les analystes estiment que l’État ne peut actuellement pas se passer de ces brigades d’ex-rebelles, chargées de missions que l’armée, en cours de formation, est incapable d’effectuer dans l’immédiat.