Le 31 mars 2016, la Ligue de défense judiciaire des musulmans, présidée par Karim Achoui, a déposé une plainte auprès du procureur de la République française, en qualité de partie civile, contre M. Elor Azria, jeune Franco-israélien membre de l’armée israélienne, pour homicide volontaire d’un Palestinien.
Dans son communiqué sur les réseaux sociaux, la LDJM précise que le ressortissant palestinien a été « violemment achevé alors qu’il était à terre, ne présentant aucun danger ». La vidéo explicite du meurtre a été jointe à la plainte. La LDJM rappelle en outre que « le Code Pénal français punit le meurtre de 30 ans de réclusion. Nous invitons la justice a investiguer et à s’affirmer contre la plus barbare des injustices. »
La plainte
L’AN DEUX MIL SEIZE ET LE 31 MARS
PLAINTE DÉPOSÉE PAR
L’association LIGUE DE DÉFENSE JUDICIAIRE DES MUSULMANS – FRANCE (LDJM-F), association régie par la loi du 1er juillet 1901, dont le siège social est au numéro 3 de la rue Vanneau à Paris (75007), représentée par son président, domicilié en cette qualité au siège social de l’association, association satisfaisant aux conditions requises par l’article 48-1 de la loi du 29 juillet 1889.
Ayant pour avocats
Maître Jean-Baptiste JACQUENET-POILLOT, avocat inscrit au Barreau de Dijon, dont le domicile professionnel est au numéro 4 de la place Saint-Bernard à Dijon (21).
Maître Karim ACHOUI, avocat au Barreau d’Alger (16000 - Algérie), faisant élection de domicile au cabinet de maître Raphaël CHICHE, avocat au Barreau de Paris, demeurant professionnellement au numéro 226 du boulevard Saint-Germain à Paris (75007).
CONTRE
Monsieur Elor AZRIA, de nationalité française, dont le domicile n’est pas connu,
AFIN QU’UNE ENQUÊTE ET LES POURSUITES S’IMPOSANT SOIENT DILIGENTÉES À SON ENCONTRE, ET POUR LES MOTIFS DE FAIT ET DE DROIT EXPOSÉS CI-APRÈS.
§ 1 – Monsieur Elor AZRIA est un citoyen français, ayant également la nationalité israélienne, qui est engagé comme militaire au sein de l’armée israélienne. Il existe des indices graves et concordants laissant à penser que celui-ci a commis le crime d’homicide volontaire au préjudice d’un ressortissant palestinien, alors que ce dernier ne constituait aucune menace. Les faits, particulièrement atroces, se sont déroulés dans des circonstances ne laissant aucun doute quant aux intentions de leur auteur. En effet, alors que la victime était au sol, inerte et donc totalement inoffensive, on distingue clairement l’auteur armer son arme de sang-froid et tirer. L’information a été relayée par certains sites Internet d’informations spécialisés […]. Par ailleurs et surtout, un enregistrement vidéo de la scène a eu lieu et est joint à la présente plainte (pièce n°1).
§2 – L’article 221-1 du Code pénal dispose que : « Le fait de donner volontairement la mort à autrui constitue un meurtre. Il est puni de trente ans de réclusion criminelle. » L’article 113-6 du Code pénal : « la loi pénale française est applicable à tout crime commis par un Français hors du territoire de la République (…) Il est fait application du présent article lors même que le prévenu aurait acquis la nationalité française postérieurement au fait qui lui est imputé. »
§3 – La LDJM-F vous indique, Monsieur le Procureur, son intention de se porter partie civile dans le cas où il vous plairait de requérir une information judiciaire ou d’exercer l’action publique à de la personne visée par cette plainte.
§4 – Conformément aux dispositions de l’article 40 du Code de procédure pénale, nous vous prions, Monsieur le Procureur de la République, de bien vouloir enquêter et d’apporter toutes les suites procédurales et de droit à cette affaire qu’elle comporte, et vous prions d’agréer l’expression de notre considération la plus distinguée.
Plainte rédigée à Paris le 31 mars 2016,
Jean-Basptiste Jacquenet-Poillot
L’original de la plainte et le récépissé :
La vidéo du meurtre
Dernières nouvelles
Communiqué posté sur le compte Facebook de la LDJM le 8 avril 2016 :
Alors que nous avions envoyé une plainte adressée au Procureur de la République, contre Elor Azria, franco-israelien ayant abattu un palestinien à terre, il y a quelques jours de cela ; nous constations que le Procureur ne consentait pas à accuser réception de notre plainte.
Nous nous sommes donc déplacés au Palais de Justice de Paris, ce matin, et nous avons à nouveau été confrontés à l’attitude réfractaire du parquet à enregistrer notre plainte. Après que nous avons précisé le lieu des faits, Hebron ; et la date des faits, le jeudi 24 mars ; le parquet a, cependant, bien été dans l’obligation de prendre en compte la plainte.
Malgré maintes difficultés procédurales, nous avons cru bon de faire entendre la justice et de nous battre pour que la plainte soit enrôlée, nous y sommes parvenus.