Les conditions d’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’espace Schengen de libre-circulation des personnes en Europe ne sont pas réunies, a déclaré jeudi la porte-parole du gouvernement français, en pleine polémique sur les Roms.
« Oui, la France dit non, compte tenu du fait en effet que les conditions ne sont pas réunies, mais la France n’est pas la seule à dire non aujourd’hui », a précisé Najat Vallaud-Belkacem, interrogée par la radio RMC.
Dans l’entourage du président François Hollande, on considère également que dans les conditions actuelles il n’est pas possible que la Bulgarie et la Roumanie rentrent dans l’espace Schengen.
Avec cette déclaration, la porte-parole s’est montrée plus catégorique que le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, qui avait déclaré le 19 septembre qu’il n’y avait à ce jour pas de décision prise quant à l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’espace Schengen.
L’espace européen Schengen de libre circulation des personnes regroupe actuellement 26 États (22 de l’Union européenne plus l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein).
Une fois dans cet espace, tout individu peut franchir les frontières des autres pays sans subir de contrôles. Pour se déplacer, il n’a plus besoin de passeport. Les vols aériens entre villes de l’espace Schengen sont considérés comme des vols intérieurs.
Mercredi, Manuel Valls avait été rappelé à l’ordre par la Commission de Bruxelles pour ses propos polémiques sur les Roms en France, estimés à 15 000. « La majorité (des Roms) doit être reconduite à la frontière », avait-il dit, jugeant qu’elle ne pouvait pas s’intégrer.
En réaction, la Commission européenne a rappelé que les Roms, citoyens européens principalement issus de Roumanie et de Bulgarie, avaient le droit de circuler librement dans tous les États membres de l’UE.
Membres de l’UE depuis 2007, la Roumanie et la Bulgarie tentent d’entrer dans l’espace Schengen depuis 2011, mais des États comme les Pays-Bas estiment que ces pays doivent faire davantage de progrès dans la lutte contre la corruption.
Bucarest a estimé jeudi qu’il n’y avait pas de lien entre la question des Roms en France et l’entrée dans Schengen, ni de manière pratique ni juridique. Les Roms sont déjà en France alors que la Roumanie ne fait pas encore partie de Schengen, a ajouté le Premier ministre roumain Victor Ponta dans des déclarations à des médias roumains.