Le gouvernement français a renoncé au projet originel du barrage de Sivens, dans le Sud-Ouest du pays, critiqué par Bruxelles et qui avait été le théâtre à l’automne de violentes manifestations dans lesquelles un jeune militant écologiste avait trouvé la mort.
La réalisation du projet dans sa version initiale n’est « plus d’actualité », a affirmé vendredi la ministre de l’Écologie Ségolène Royal, précisant avoir « validé » deux scénarios alternatifs, proposés par un rapport d’experts. Le premier envisage « la réalisation d’un réservoir de taille plus réduite sur le site de Sivens » et le second inclut plusieurs retenues combinées, notamment en amont du site.
Projet initial
Contesté depuis plusieurs années par des associations locales, qui épinglaient son coût et son impact sur l’environnement, le projet initial du barrage prévoyait une retenue d’eau d’1,5 million de m3 pour l’irrigation de terres agricoles. Il était également critiqué par la Commission européenne, qui avait ouvert fin novembre une procédure d’infraction contre la France pour non respect de la directive sur l’eau.
Nouvelles propositions
Selon Mme Royal, les nouvelles propositions « sécurisent les besoins en eau » et « répondent à l’objectif » d’un bon état des eaux rappelé par Bruxelles. Le rapport d’experts « établit à 750 000 m3 les besoins de stockage » d’eau.
Affaire Rémi Fraisse
Mme Royal s’est impliquée dans ce dossier local après la mort fin octobre d’un militant écologiste âgé de 26 ans, Rémi Fraisse, tué lors d’affrontements sur le site avec les forces de l’ordre. Le décès du jeune homme, le premier dans de telles circonstances en France depuis 1986, avait suscité une émotion considérable dans le pays.