La France, première puissance occidentale à reconnaître la légitimité de la nouvelle coalition de l’opposition syrienne, a tenté jeudi d’entraîner ses partenaires européens dans son sillage, mais certains d’entre eux se sont montrés circonspects.
Avant un Conseil des chefs de la diplomatie de l’Union européenne lundi à Bruxelles, les ministres français des Affaires étrangères et de la Défense, Laurent Fabius et Jean-Yves Le Drian, ont eu des discussions à Paris sur les crises syrienne et malienne, et sur l’Europe de la Défense avec leurs homologues allemands, polonais, espagnols et italiens.
Les dix ministres sont tombés d’accord pour saluer la nouvelle Coalition de l’opposition syrienne annoncée dimanche à Doha.
La France fait partie des pays souhaitant aller « un peu plus vite ou un peu plus loin » dans l’aide à l’opposition syrienne, a déclaré devant la presse Laurent Fabius à l’issue de la rencontre.
Prudent, son homologue allemand, Guido Westervelle, dont le pays n’a pas reconnu la nouvelle instance, a dit partager l’appréciation positive de M. Fabius sur le « pas important » fait à Doha, mais, a-t-il ajouté, « tout dépend aussi de la durabilité et de la fermeté de cette coalition ». Il a souhaité que celle-ci s’engage clairement en faveur de « la démocratie, de l’État de droit et du pluralisme ethnique et religieux ».
À Londres, le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a également appelé jeudi l’opposition syrienne à définir un « projet clair de transition ».
Des armes
Dans la matinée, Laurent Fabius avait affirmé à la radio RTL que la question de la livraison d’armes à l’opposition syrienne, sous le coup d’un embargo européen, allait rapidement et « sans doute se poser pour les armes défensives ». « La question va être soulevée puisque la coalition nous l’a demandée », a précisé M. Fabius, qui a rencontré cette semaine au Caire ses nouveaux dirigeants. Ceux-ci, dont cheikh Ahmad Moaz Al-Khatib, président de la coalition, seront reçus samedi à Paris par le président François Hollande.
Jusqu’à présent, seuls l’Arabie Saoudite et le Qatar ont fourni des armes légères à l’opposition syrienne, mais l’Armée syrienne libre (ASL) réclame des armes de défense antiaérienne pour empêcher les bombardements meurtriers de l’aviation du régime sur les zones qu’elle a libérées.