Ainsi, le colonel Kadhafi, son fils Saïf al-Islam ainsi que le chef des services de renseignement libyens, le général Abdallah al-Senoussi, sont visés par un mandat d’arrêt émis par la Coup pénale internationale pour « crimes contre l’humanité ».
Cependant, il n’est pas certain que cette mesure soit de nature à favoriser un éventuel règlement politique de la guerre civile qui fait rage en Libye depuis février. Au contraire même, elle risque davantage à pousser le maître de Tripoli à adopter une posture jusqu’au-boutiste.
Cela étant, le conflit ne pourra prendre fin que si le colonel Kadhafi quitte le pouvoir, de gré ou de force. Et pour le moment, la solution militaire semble être la seule option, étant donné que l’épée de Damoclès constituée par le mandat d’arrêt international ne peut plus servir à faire pression sur le dirigeant libyen.
Comme la rébellion n’avance plus dans l’est de la Libye et que la situation est figée à Misrata, l’Otan compte sur les insurgés situés dans le Djebel Nefousa, dans l’ouest du pays, pour faire évoluer les choses et marcher sur la capitale libyenne. A cette fin, ces derniers ont entrepris d’encercler Tripoli.
Pour aider les rebelles du Djebel Nefoussa, la France aurait donc pris l’initiative, selon le Figaro, de leur parachuter des armes, « en quantité importante » dont des lance-roquettes, des fusils d’assaut, des mitrailleuses et des missiles anti-char Milan.
Cette aide militaire française, décidée sans demander la moindre coopération avec les alliés de l’Otan, a ainsi permis à l’insurrection de sécuriser une région qui va de la frontière tunisienne à la localité de Gharian, à 60 km de Tripoli, et dans laquelle des terrains d’aviation de fortune auraient été établis afin de faciliter les livraisons d’armes.
Visiblement, la question de savoir si une telle aide est conforme ou pas à la résolution 1973 des Nations unies, qui a autorisé l’intervention militaire internationale contre le régime du colonel Kadhafi, a été tranchée par Paris. Le 31 mars dernier, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, avait estimé qu’une « telle assistance » n’était « pas compatible » avec le texte adopté par le Conseil de sécurité. Ce qu’avait contredit, une semaine plus tard, son collègue des Affaires étrangères, Alain Juppé, sur les ondes de France Info. « Il y a un embargo sur les armes destinées à la Jamahiriya (ndlr, le nom officiel de la Libye depuis le coup d’Etat du colonel Kadhafi), c’est à dire aux troupes de Kadhafi » avait-il affirmé. En clair, les insurgés peuvent recevoir des armes.
Quoi qu’il en soit, la France a déjà livré de l’armement aux rebelles. Selon le Canard Enchaîné, le service action de la DGSE s’y est employé à Benghazi. Et le même hebdomadaire, dans son édition du 25 mai, a indiqué que des livraisons clandestines d’armes avaient été faites sous la supervision du général Puga, l’actuel chef d’état-major particulier du président Sarkozy.
Ces armes vont-elles permettre aux insurgés de faire la jonction avec les mouvements d’opposition basés à Tripoli, comme l’espère Paris ? En attendant, ces derniers ont pris d’assaut un dépôt de munition situé à 25 km au sud de Zenten et repoussé une contre-attaque des forces loyalistes. Mais un début de réponse sera donné quand ils se mesureront aux troupes du colonel Kadhafi, qui, équipées d’armes lourdes, protègent la capitale libyenne.