Voici votre quiz d’économie pour aujourd’hui :
Question 1. Que pensez-vous qu’il se passerait si vous injectiez $3 000 milliards dans le système financier ?
a) Le prix des actions augmenterait. b) Le prix des actions baisserait. c) Le prix des actions serait stable.
Question 2. Que pensez-vous qu’il se passerait si vous injectiez $3 000 milliards dans l’économie ? (Via une relance budgétaire pour les projets d’infrastructure, la prolongation des prestations de chômage, des coupons alimentaires, etc.)
a) L’activité augmenterait et l’économie croîtrait. b) L’activité baisserait et l’économie se contracterait. c) L’activité resterait la même, donc la croissance resterait inchangée.
Si vous avez choisi l’option a) pour les deux questions, alors félicitations, parce que vous avez les bonnes réponses.
Maintenant, essayez de répondre à cette dernière question bonus :
Question 3. Si l’ajout d’argent dans le système financier stimule les prix des actifs, et l’ajout dans l’économie stimule la croissance, alors pourquoi la Fed a-t-elle injecté $3 000 milliards dans le système financier en espérant que l’économie va croître ?
La FED est-elle désorientée au sujet de la façon dont fonctionne l’économie ou bien la FED est-elle paumée concernant le fonctionnement du système financier ?
Probablement pas. Il y a certainement une autre explication à tout cela ; après tout, pourquoi quelqu’un mettrait-il de l’essence dans le radiateur de la voiture quand le réservoir d’essence est vide ? Cela ne va pas à faire marcher le moteur, non ? La même règle s’applique à un stimulus financier. La seule façon pour qu’un stimulus soit efficace est de le mettre là où il est nécessaire. Et nous pouvons maintenant dire avec 100 % de certitude que la relance de la FED n’est pas allée où il fallait, c’est pourquoi elle n’a pas fonctionné.
Comment savons-nous cela ?
Il suffit de jeter un coup d’œil au PIB. Le PIB du deuxième trimestre a atteint un lamentable 1.2 %, même si les taux d’intérêt sont encore bloqués à près de zéro et que la FED continue de recycler l’argent des obligations arrivant à échéance dans encore plus de dette du gouvernement.
Savez-vous ce que signifie une augmentation de 1.2 % du PIB ?
Cela signifie que les dépenses sont faibles : l’investissement des entreprises est anémique, la consommation individuelle est au fond du trou et la croissance du crédit est kaputt. Cela signifie que l’économie a essentiellement cessé de respirer, que le poumon artificiel a été débranché et qu’elle est transportée à la morgue pour être embaumée avant l’apparition de la raideur cadavérique. Cela signifie que les gens qui sont affectés à la tâche de gérer le système ne savent pas comment le système fonctionne ou cachent un motif inavoué pour les politiques qu’ils utilisent.
Alors, qu’en est-il ? Les responsables de la FED sont-ils des crétins ou des menteurs ?
Ceci étant, nous avons tous entendu l’expression, « la définition de la folie consiste à faire encore et encore la même chose en espérant un résultat différent ».
Eh bien, la FED fait la même chose depuis sept ans – le déversement de l’argent dans le système financier tout en prédisant une croissance plus forte. Cela semble suggérer que la FED est folle, mais l’est-elle ?
Non, pas du tout, en fait les membres du FOMC 1 sont extrêmement brillants, des professionnels bien formés qui ont une solide connaissance de l’économie et des nombreuses subtilités du système financier. Ce sont des gars intelligents, vraiment intelligents. Alors, peut-être qu’ils ont un motif inavoué. Peut-être est-ce la raison pour laquelle ils collent à des politiques qui ont échoué pendant toutes ces années.
Mais alors, s’ils ont une arrière-pensée, quelle est-elle ? Quel est leur but ?
La meilleure façon de répondre à cette question est de suivre simplement la piste de l’argent. Nous avons déjà vu que le QE 2 et le taux zéro n’ont rien fait pour la croissance. Donc la question est : où ces politiques ont-elles eu le plus grand impact ?
Sur le marché boursier, bien sûr !
Saviez-vous que l’indice du Dow Jones Industrials (DJIA) était descendu le 9 mars 2009 jusqu’à 6 507 points ? Le jeudi 15 septembre 2016, le Dow Jones a terminé la journée à 18 211 points, près de trois fois plus. La même chose vaut pour le S&P 500 qui a glissé jusqu’à 676 points d’indice en mars 2009, mais a rebondi pour plafonner à 2 147 hier après-midi. Puis il y a le Nasdaq qui a fait encore mieux, rebondissant, après un abyssal 1 268 points en 2009, à une hauteur de 5 249, toujours hier.
Maintenant, si le cours des actions augmente en raison de fondamentaux économiques sains, alors c’est tout simplement génial car cela signifie que la force sous-jacente de l’économie est le moteur de l’augmentation de la valeur des actions. Mais si les prix des actions montent parce que les gens qui sont censés être les arbitres – la FED – truquent le système en imprimant des milliards de dollars pour arroser les marchés financiers afin que leurs copains escrocs puissent envoyer leurs enfants dans les écoles de l’Ivy League [la crème de l’Establishment] et traîner dans les environs en Lamborghini, alors ce n’est pas aussi génial.
Lorsque la FED pompe des liquidités directement dans le système financier, ces liquidités ne peuvent pas précisément être appelées stimulus monétaire. Il ne s’agit pas plus d’une relance que si la FED a mis un milliard de dollars dans votre jeune entreprise naissante dans les environs de Trifouillis-les-Oies. C’est une subvention, un don, une aumône. Quoi qu’il en soit, $3 000 milliards est une somme considérable, assez pour allumer la mèche et envoyer les marchés boursiers dans la stratosphère. Ce qui s’est produit. Mais ne nous méprenons pas, les actions n’ont pas triplé parce que la production, les revenus et la croissance s’envolent tous au son du clairon. Ce n’est pas du tout çà en fait, ils sont tous exceptionnellement faibles. Les actions sont sur un nuage stratosphérique parce que les interventions incessantes de la FED les ont maintenues là-haut, en soutenant un système bancaire insolvable et en générant des profits gigantesques pour Wall Street.
Et tandis que la hausse de la valeur des actions ne prouve pas nécessairement que la FED a une arrière-pensée, identifier les personnes qui bénéficient de ces prix gonflés le prouve certainement. Après tout, qui possède ces actions et obligations ?
Nous pouvons classer ces personnes en trois groupes distincts, les assez riches, les très riches et les riches aux mains sales. Ce sont ces gens qui possèdent des actions et bénéficient des politiques de la FED.
Alors qu’est-ce que cela nous apprend sur « le plein emploi, la stabilité des prix » qui sont les mandats de la FED ?
Cela nous apprend qu’il s’agit de balivernes. Cela nous raconte aussi son battage de relations publiques destiné à embobiner le troupeau de moutons qui ne peut pas voir ce qui se passe juste sous son nez… Il nous dit que la FED a un mandat caché pour aider le processus d’accumulation du profit pour la classe kleptocratique des parasites appartenant à l’Ivy League–Wall Street. Il nous dit que le vrai travail de la FED est de mettre en œuvre les politiques qui facilitent le mieux la distribution de la richesse vers le haut. Il nous dit que l’indépendance de la FED est une tromperie complète et totale et que si Janet Yellen [directrice de la FED, NdT] ou l’un de ses collègues laquais du FOMC s’écartait d’un centimètre à gauche de l’ordre de marche imposé par les multinationales, il se retrouverait lui-même enfermé dans un sac plastique cherchant son souffle au fond de l’East River, les deux pieds dans le béton.
L’idée que la timide Mme Yellen tient elle-même la baguette dans l’institution financière la plus puissante du monde est la chose la plus ridicule que j’ai jamais entendue. Quelqu’un croit-il vraiment ces salades ?