Le vrai du faux, c’est le département de vérification de l’info du service public audiovisuel en ligne.
Et le moins qu’on puisse dire, à propos de l’objectif affiché par les instances bruxelloises de « 50 millions d’Africains dans l’Union européenne à l’horizon 2050 », c’est que la démonstration n’est pas très convaincante !
Selon Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national :
« L’Union européenne souhaite de l’immigration. Elle l’a dit à plusieurs reprises par l’intermédiaire de la bouche, d’ailleurs, de beaucoup de ses commissaires européens. Ils sont même allés jusqu’à dire 50 millions d’immigrés d’ici 2050. Donc fondamentalement, l’Union européenne est immigrationniste. »
Sauf qu’en fait, c’est beaucoup plus compliqué.
Une projection démographique
Les 50 millions dont ont effectivement parlé plusieurs commissaires européens ces dernières années sont en fait le résultat d’une projection démographique. La baisse de la population active du nombre de travailleurs, pour faire simple, d’ici 2060 par rapport à 2008 au sein de l’ensemble des pays de l’Union européenne. Baisse liée au vieillissement de la population en cours depuis maintenant une petite dizaine d’années en Europe.
Et si cela inquiète effectivement du côté de Bruxelles, mais pas seulement, c’est que si rien n’est fait, cela pourrait remettre en cause les systèmes de sécurité sociale dans plusieurs pays européens notamment sur les retraites, cela pourrait aussi peser sur les économies européennes avec des problèmes pour embaucher. Et puis un impact aussi sur les finances publiques, notamment du côté des dépenses de santé.
Est-ce que l’Union européenne veut compenser cette baisse par l’immigration ? Oui, mais en partie seulement. Selon un rapport de l’OCDE et de la Commission européenne publié il y a maintenant quatre ans, à chaque fois que cette question est abordée dans des études, des rapports européens, il est clairement expliqué que si les migrations peuvent jouer un rôle important pour faire contrepoids aux effets négatifs du vieillissement de la population, elles ne sauraient toutefois constituer la seule, ni même la principale réponse aux défis structurels qui se posent dans les domaines de la démographie, du marché du travail ou de la fiscalité.