47:45 - "Aujourd’hui l’industrie de la finance n’est plus une perversion du système, elles est le système". Voila une phrase qui fait écho aux analyses d’Alain Soral. L’empire anglais est-il cet Empire emblématique qu’il a donné comme titre à son dernier ouvrage ?
En parlant d’emblème, dès le début le film évoque le griffon, cet animal mythique protecteur de la City. Là aussi, cela rejoint cette histoire ancienne, secrète, cultuelle et communautariste dont parle Soral. Le mythe est ce qui fonde le concept, qui lui-même façonne la pensée qui donne naissance à l’action. D’où son importance et son omniprésence, sa domination, son rappel. Pas étonnant que la City délègue un rappeleur, un lobbyiste, entre évêque et ministre, pour dicter les lois de la finance révélée et de l’argent-roi au gouvernement anglais. Et pour rentrer à la City, la Reine se défait de ses attributs et demande l’accès à la porte du temple. Car la soumission est un passage obligé pour qui veut approcher et travailler pour la bête. Le griffon est appelé aussi le sauveteur ou le sauveur, tout comme Lucifer et Jesus Christ. Il n’est pas étonnant qu’il y ait un tel aveuglement par obéissance, une telle apathie par confiance ou un rejet de vouloir l’abattre. Le capital se pare des habits de la religiosité chrétienne pour faire passer son message ou parle d’apocalypse financière devant les critiques anti capitalistes, de régulations ou de nationalisations. Il fallait garder cet idée de sauveur, celui que l’on suit, qu’il faut défendre à tout prix, en qui l’on a confiance et qui promet le bonheur sur terre. Pas étonnant que cette finance ait des comptes masqués, à l’image de l’iconographie du griffon dont on ne sait plus dans quel registre le classer. Une tête d’aigle, rapace apatride chasseur sans pitié, sur un corps de lion pour conquérir le monde. Des serres pour amasser et retenir le plus possible d’argent, et des ailes pour aider les capitaux à s’envoler ailleurs, dans un lieu au dessus du monde, insondable, non traçable. Le griffon, au dessus des dieux, gardien de l’or et des morts.
Doit-on voir dans le griffon, cette divinité hieracocéphale qu’était Horus, l’homme dieu à tête d’oiseau né pour venger son père. Quand on sait que la figure du griffon vient des tribus akkadiennes de perse, on comprend mieux les tentatives pour éliminer cette dernière région première qu’est l’Iran. Comme c’est déjà le cas pour la Grèce, cet autre berceau du culte condamné par sa quête même d’immortalité.
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