L’annonce d’un budget militaire en hausse de seulement 7,6 % en 2016, contre 10 % l’année dernière, ne doit pas faire oublier que la défense nationale demeure la priorité première du président chinois Xi Jinping, qui est aussi chef des armées du pays.
Pékin lance une réforme en profondeur de son Armée populaire de libération (APL) pour en faire une force puissante et moderne, capable de gagner les guerres à l’ère de l’information, rapporte Bloomberg, retenant les tendances essentielles de cette réforme militaire.
Le ralentissement de la hausse du budget militaire chinois s’explique par la conjoncture économique générale de la Chine, son taux de croissance en 2016 devant se situer entre 6,5 et 7%. L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) suppose toutefois que les dépenses militaires effectives de Pékin dépasseront le cadre officiel.
En septembre, le président chinois Xi Jinping, également chef des armées, projette de supprimer près de 300.000 postes – sur 2,3 millions – au sein des effectifs de l’armée chinoise, la plus grande du monde.
Selon la ligne directrice de la réforme militaire, son objectif global consiste à enregistrer des progrès et à réaliser des résultats concrets, avant 2020, dans l’administration militaire et le commandement opérationnel conjoint, dans l’optimisation de la structure militaire et la construction d’une armée moderne aux caractéristiques chinoises qui pourra gagner les guerres à l’ère de l’information.
La Commission militaire centrale (CMC) insiste tout particulièrement sur une révision globale de l’administration militaire et du système de commandement de l’armée qui a été durement touchée ces dernières années par la campagne anticorruption qui a frappé sa haute et moyenne hiérarchie.
Dans le même temps, Pékin envisage d’opérer un renforcement de sa présence en Asie-Pacifique en augmentant les dépenses à cet effet, ce qui préoccupe Washington et les voisins de la Chine, deuxième puissance économique du monde et second budget militaire de la planète, derrière les États-Unis.
La Maison Blanche parle de plus en plus souvent d’une militarisation en mer de Chine méridionale, ce que Pékin dément formellement.
« Défense ne veut pas dire militarisation. Si les États-Unis sont intéressés par la paix et la stabilité dans la région, ils devraient soutenir la Chine qui cherche des solutions aux litiges avec ses voisins par le dialogue et ne pas faire l’exact contraire », a récemment déclaré la porte-parole de l’Assemblée populaire nationale de Chine, Fu Ying.
L’analyste chez IHS Jane’s, Craig Caffrey, a estimé dans un entretien avec Bloomberg que les mesures envisagées pourraient effectivement moderniser l’armée chinoise, tout en réduisant les dépenses.