Dévaluer sa monnaie, pour mieux relancer son commerce extérieur. La Chine a abaissé de nouveau fortement mercredi 12 août le taux de référence du yuan face au dollar pour le deuxième jour consécutif, de 1,62%. Une décision qui accentue la dévaluation de facto de la monnaie chinoise.
La banque centrale chinoise (PBOC) a abaissé à 6,3306 yuans pour un dollar, contre 6,2298 yuans mardi, le taux-pivot autour duquel le renminbi (autre nom du yuan) est autorisé à fluctuer, au sein d’une fourchette quotidienne de 2% de part et d’autre. L’institution avait déjà réduit de presque 2% ce taux de référence mardi – la plus brutale dépréciation depuis 2005 et la fin de l’arrimage du yuan au billet vert.
Devenir l’une des monnaies de référence
De l’avis général, cette décision est destinée à enrayer le ralentissement de l’activité économique du géant asiatique, en relançant son commerce extérieur en difficulté. Notamment pénalisées par le niveau élevé du renminbi (en particulier face à l’euro et au yen), les exportations chinoises s’étaient effondrées de plus de 8% sur un an en juillet.
De fait, pour les analystes, la décision chinoise pourrait également être liée à la volonté de Pékin de voir le yuan rejoindre le club fermé des grandes monnaies mondiales de référence. Pékin ambitionne ainsi d’élargir l’usage de sa monnaie hors de ses frontières en obtenant son inclusion dans les Droits de tirage spéciaux (DTS), l’unité de compte du Fonds monétaire international actuellement composé de quatre devises (dollar, euro, livre et yen).
Mais le Fonds, qui prendra sa décision en novembre, a récemment posé ses conditions : la monnaie chinoise, étroitement contrôlée pour le moment, doit ainsi évoluer en fonction des fluctuations du marché et doit être « librement utilisable ». De leur côté, les États-Unis ont réagi mardi avec la plus grande prudence à la dévaluation, qui risque de plomber leurs exportations, mais qui répond en partie à leurs exigences sur la convertibilité du yuan.