L’association Comité National Contre le Tabagisme (CNCT) a déposé une plainte contre plusieurs fabricants de tabac de « mise en danger d’autrui », une affaire nommée Filtergate par le CNCT et révélée par Le Monde le vendredi 9 février 2018.
En cause, une accusation de « manipulation de leurs produits en vue de falsifier les tests requis par les autorités sanitaires relatifs aux goudrons, monoxyde de carbone et nicotine », selon un communiqué du CNCT du même jour, signalant également que « des procédures similaires ont été lancées ou sont en cours dans d’autres pays, pouvant impliquer des associations de malades ». La plainte, dont l’AFP a obtenu copie, vise les filiales françaises des quatre grands cigarettiers, Philip Morris, British American Tobacco, Japan Tobacco International et Imperial Brands (dont Seita est une filiale). Elle a été déposée le 18 janvier 2018 au parquet de Paris, a précisé à l’AFP l’avocat du CNCT, Pierre Kopp.
Des aérations percées dans les filtres qui trompent les tests
Afin de ventiler la fumée inhalée, 97% des filtres de cigarettes sont percés de minuscules orifices, imperceptibles à l’œil nu. Problème : si grâce à cette « ventilation » la dilution de la fumée est réelle lors du test par une machine, ce n’est pas le cas lors de l’usage par les fumeurs, dont les lèvres et les doigts bouchent les orifices du filtre. « Ce dispositif de micro-orifices dans le filtre des cigarettes empêche les autorités de savoir si les seuils de goudron, de nicotine, et de monoxyde de carbone qu’elles ont fixés sont dépassés », fait valoir le CNCT.
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Ainsi, le CNCT estime que les fumeurs consomment entre 2 et 10 fois plus de goudron et 5 fois plus de nicotine que ce qu’ils croient