Un nouveau membre du Conseil supérieur des programmes a démissionné pour dénoncer la prise en main idéologique de Najat Vallaud-Belkacem sur cette instance.
[...] La députée Les Républicains Annie Genevard, membre du Conseil supérieur des programmes (CSP), annonce officiellement sa démission. Elle est la quatrième sur dix-huit membres à claquer la porte. Et à lever le voile, du même coup, sur cette institution créée par la loi Peillon sur la refondation de l’école, qui a suscité de vives polémiques avant l’été à cause de ses choix, notamment sur l’enseignement de l’histoire ou des langues anciennes.
Fausse indépendance
La démissionnaire dénonce, en premier lieu, la « folie » qui consiste à modifier tous les programmes de la maternelle à la terminale d’un même mouvement. Elle s’insurge ensuite contre la fausse indépendance du CSP, que la loi de 2013 a désigné comme une « instance indépendante placée auprès du ministre ». Une ambiguïté dont n’a cessé de jouer Najat Vallaud-Belkacem. « Nous avons appris que le cabinet de la ministre intervenait dans nos travaux en amont et sans que la plupart des membres le sachent, explique Annie Genevard au Point. Quand, lors d’un déjeuner au ministère, je me suis étonnée de cet interventionnisme, le directeur de cabinet de Najat Vallaud-Belkacem m’a répondu en citant Edgar Faure sur « l’indépendance dans l’interdépendance ». [...]
Mais le plus grave, c’est assurément l’emprise idéologique exercée par Najat Vallaud-Belkacem et son entourage. En son nom, tout est possible, même les excès les plus absurdes. Ainsi, le projet des programmes de français recommandait dans sa première mouture, sur ordre du cabinet, de respecter la parité entre les auteurs femmes et les auteurs hommes. On imagine ce que devient dans un tel contexte l’étude des textes classiques !