Des familles qui se retrouvent à la rue sans solutions, un recours coûteux aux nuits hôtelières, des budgets insuffisants malgré une demande croissante : l’hébergement d’urgence est au bord de l’asphyxie, constate un rapport sénatorial présenté mercredi, qui prône une rationalisation des coûts.
La commission des finances regrettait chaque année que les budgets alloués notamment à l’hébergement d’urgence et à la veille sociale soient « inférieurs » à ceux demandés, alors que les besoins ne cessent d’augmenter depuis 2011 sous l’effet de la crise économique et du nombre toujours plus important de demandeurs d’asile, a expliqué le rapporteur spécial, le sénateur LR de Seine-Saint-Denis Philippe Dallier.
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Le plan de résorption des nuitées hôtelières, lancé en février 2015, est un « échec absolu », a fustigé M. Dallier. « En Île-de-France, 15% du parc hôtelier sert à l’hébergement d’urgence, soit la quasi-totalité du parc hôtelier bas de gamme », a-t-il souligné.
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Selon les chiffres du Samu social, « en 2015, 70% des appels au 115 (numéro d’urgence) n’ont pas abouti et sur le 30% des appels traités, un quart est resté sans solution », cite M. Dallier.
La pression migratoire a « accentué » la gestion de l’hébergement « dans l’urgence », indique le rapport :
« Pour la seule région Île-de-France, la dépense engendrée par la gestion des migrants représenterait ainsi 86 millions d’euros sur un budget qui devrait atteindre 746,5 millions d’euros à la fin de l’année. »
Se retrouvent dans les centres d’hébergement d’urgence des demandeurs d’asile, mais aussi des déboutés du droit d’asile et des personnes en situation irrégulière. Ces dernières pourraient « représenter de 20% à 50% des personnes hébergées », selon le sénateur.