Un monument des lettres françaises vient de disparaître. L’écrivain et académicien Jean d’Ormesson est mort à l’âge de 92 ans, dans la nuit du lundi au mardi 5 décembre, à la suite d’une crise cardiaque, a annoncé sa fille à l’AFP. D’après le site e-metropolitain, premier média à avoir annoncé le décès, il est mort à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).
Agrégé de philosophie, il a obtenu neuf prix littéraires pour ses nombreux ouvrages, dont le Grand Prix du roman de l’Académie française pour son ouvrage La Gloire de l‘Empire sorti en 1971. Il prend son siège d’Immortel dès 1973 et devient le plus jeune des Académiciens à 48 ans. (Source francetvinfo)
Qui était l'écrivain Jean d'Ormesson ? pic.twitter.com/hvVsVGaJk3
— BFMTV (@BFMTV) 5 décembre 2017
D’Ormesson était un invité permanent de la télé, ce qui l’a fait connaître, avant de faire connaître ses (40) livres. Malin, il faisait croire qu’il se foutait de la gloire tout en courant après.
“Les honneurs, je les méprise, mais je ne déteste pas forcément ce que je méprise.”
Jean d’Ormesson (1925-2017)
(photo Baltel/Sipa) pic.twitter.com/784abi1S1T— Philippe Mathon (@pmathon) 5 décembre 2017
Il aura réussi à vendre son style léger et élégant d’homme de droite qui voulait plaire à la gauche culturelle, qui l’a d’ailleurs adoubé. D’Ormesson, c’était le bon « homme de droite ». Il savait flatter les minorités agissantes au pouvoir, jouant le jeu du spectacle.
Les amateurs de causeries littéraires trouveront leur bonheur sur France Culture avec une série de 5 émissions sur Jean. Un Jean qui avait fait trembler toute la gauche en 1995 avec la confession de Mitterrand sur le « lobby juif » :
Dans le Rapport Gabriel, vrais-faux mémoires à paraître début septembre chez Gallimard, l’écrivain raconte son ultime entrevue avec le défunt. La scène se passe à l’Élysée, le 17 mai 1995, quelques minutes avant que le Président ne transmette ses pouvoirs à son successeur, Jacques Chirac.
Entre thé, confitures et discussion à bâtons rompus sur « la maladie des hommes d’État », Jean d’Ormesson aborde l’affaire Bousquet. L’automne précédent, le journaliste Pierre Péan a révélé que François Mitterrand a conservé jusqu’au soir de sa vie des relations d’amitié avec René Bousquet, ancien secrétaire général de la police de Vichy. « Beaucoup reprochent au Président les liens qui l’unissent à ce personnage qui a joué un rôle important dans la collaboration avec l’Allemagne hitlérienne, écrit Jean d’Ormesson. François Mitterrand m’écoute sans irritation apparente. Et il me regarde. "Vous constatez là, me dit-il, l’influence puissante et nocive du lobby juif en France. Il y a un grand silence. » [...]Confirmant que d’Ormesson lui avait confié les propos de Mitterrand une semaine après que celui-ci les avait tenus, Jean Daniel, le directeur du Nouvel Observateur, assure que l’ancien président avait évoqué, « à plusieurs reprises » devant lui, « l’existence d’un lobby sioniste qu’il ne faisait nullement coïncider avec l’ensemble de la communauté juive ». (Source)
Thierry Ardisson évoquera avec délectation dans Tout le monde en parle la confession de François Mitterrand à d’Ormesson sur le « lobby juif » :
Les hommages pleuvent
D'Ormesson dont (de son propre aveu) la terreur était que François Hollande fît son hommage funéraire... Cet homme aura tout réussi. https://t.co/bEKKR7bkdc
— Raphaël Enthoven (@Enthoven_R) 5 décembre 2017
Troubadour de soi-même, son art consistait à tabler sur la mauvaise conscience de son pays, coupable d'avoir exterminé la noblesse française – dont le défunt se voulait le feu follet : tel était Jean d'Ormesson, l'épatant qui nous épata (trop) longtemps.https://t.co/rMmpRxsywh
— Antoine Perraud (@AntoinePerraud) 5 décembre 2017
"Je suis de ceux qui croient qu'il est impossible, injuste et inepte de faire porter aux musulmans l'horreur de Daesh." Jean d’Ormesson, en 2016, tel qu’on pouvait l’aimer. https://t.co/J25Y82G25W
— claude askolovitch (@askolovitchC) 5 décembre 2017
#JeanDOrmesson : "Un hédoniste, ça faisait du bien de l'entendre philosopher sur la vie", l'hommage de @LaurentGerra dans #RTLMatin avec Yves Calvi pic.twitter.com/GORqZCr532
— RTL France (@RTLFrance) 5 décembre 2017
#JeandOrmesson s’en va. Le parfait « honnête homme », au sens du XVIIè siècle. Bien sûr, nous ne sommes plus tout-à-fait au XVIIè siècle. Mais il est heureux que subsistent de grands témoins de la culture française...
— Bruno Gollnisch (@brunogollnisch) 5 décembre 2017
#JeanDOrmesson incarnait l'amour de la littérature dans ce qu'elle a de plus noble. Son intelligence alerte nous manquera.
N'oublions pas non plus son engagement pour les #ChrétiensDOrient, qui marqua la fin de sa vie. MLP pic.twitter.com/SBUifrZt2D
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 5 décembre 2017
"Je ne sais pas si Dieu existe mais, depuis toujours, je l’espère avec force. Parce qu’il faudrait qu’existe tout de même ailleurs quelque chose qui ressemble d’un peu plus près que chez nous à une justice et à une vérité que nous ne cessons de rechercher... "#JeandOrmesson pic.twitter.com/uFBbowyd8b
— Jeunes cathos (@Jeunes_cathos) 5 décembre 2017