Les Américains ne manquent pas de culot : juges et partie dans la déstabilisation de la Syrie, ils vont faire des sondages d’opinion dans les pays musulmans pour connaître les résultats de leur politique. En marketing, on pourrait appeler ça « test de réaction du marché à l’introduction d’un nouveau produit », à savoir, Daech.
Nul doute que le produit risque de changer, ces prochains temps, après les attentats de Paris et de Bamako, et l’entrée en guerre des Russes. Les Américains ont toujours été très avancés en matière de marketing, et sont capables de lancer un nouveau Daech encore plus performant, encore plus mondialisé.
Le pays du Bien ne pouvant officiellement, pour des raisons de morale et de politique intérieure, imprimer sa terreur sur le monde non aligné, il suffisait de créer une entité anti-américaine, anti-occidentale, totalement sous contrôle.
Le contrôle, maître-mot de la politique américaine depuis un demi-siècle.
Selon des données collectées dans onze pays musulmans, l’organisation terroriste y est très peu soutenue par les opinions publiques.
Si Daech a semé la terreur à Paris vendredi 13 novembre, tuant 129 personnes, c’est d’abord dans les pays où l’islam est la religion dominante que l’organisation terroriste fait le plus de victimes : en Syrie, Irak, au Liban ou encore au Nigeria, où le groupe Boko Haram a prêté allégeance à l’État islamique :
« Il est vrai que des gens qui se disent musulmans se sont compromis avec l’État islamique. Mais la majorité des victimes de ce groupe qui sème la terreur sont musulmanes. C’est indéniable. L’État islamique a tué des milliers de personnes de foi musulmane à travers le Moyen-Orient, [...] dont des imams qui ont refusé de leur prêter allégeance », écrit sur le site The Daily Beast le chroniqueur Dean Obeidallah.
Ces très nombreux attaques et attentats qui ébranlent de nombreux pays musulmans, et ont, par exemple, plongé l’Irak dans la guerre civile, provoquent un sentiment de peur et de haine envers Daech de la part des populations des pays touchés. C’est en tout cas ce qui ressort de nouvelles données publiées le 17 novembre par le Pew Research Center.
Jamais plus de 15% d’opinions favorables
L’institut américain a collecté les opinions des habitants de onze pays musulmans sur Daech, et il en ressort qu’une écrasante majorité de ces populations déteste l’organisation terroriste.