L’avocate Sylvia Stolz, qui a déjà passé plus de trois années derrière les barreaux pour avoir tenu des propos contraires aux lois mémorielles allemandes, vient d’être de nouveau condamnée pour ses opinions à vingt mois de prison par un tribunal munichois.
C’est sa défense sulfureuse au procès du fameux révisionniste Ernst Zundel, en 2006, qui l’avait conduite à sa première condamnation et à une interdiction d’exercer son métier pendant cinq ans.
En 2012, elle a prononcé un discours très controversé lors de la 8ème conférence de l’AZK (Anti-Zensur-Koalition, une sorte de rassemblement contre la censure qui organise chaque année une conférence). Celui-ci contenait en effet un certain nombre de questionnements ordinairement avancés par les révisionnistes. Stolz a par exemple affirmé que l’existence d’une volonté organisée et légale du régime nazi d’exterminer entièrement ou partiellement le peuple juif n’a jamais pu être avérée, ou encore que l’Holocauste n’a jamais été prouvé selon les règles et démonstrations strictes d’un procès en bonne et due forme.
En conséquence de ce discours, l’avocate a donc fait face à des poursuites pour incitation à la haine raciale et négation de la Shoah. L’organisateur de la conférence, Ivo Sasek, a lui aussi été poursuivi.
Perçue comme une femme vaillante et courageuse par les groupes partageant ses visions, Stolz a souvent été considérée comme une dingue exaltée par les différents observateurs, du fait de la ferveur avec laquelle elle avait défendu Zundel et du contenu jugé absurde de ses propos.
Ce n’est pourtant pas à l’asile mais bien en prison que Stolz va être envoyée, pour vingt mois. Une illustration supplémentaire du caractère schizophrène de nations occidentales qui, tout en se vantant bruyamment de compter la liberté d’expression comme valeur première, continuent de condamner des individus pour délit d’opinion à des peines bien plus lourdes qu’elle ne condamnent n’importe quel criminel moyen de droit commun.