Une parmi les nombreuses réactions à cette nouvelle et ténébreuse affaire, à ranger dans le tiroir MeToo...
En novlangue, on ne dit plus « avoir couché de manière consentante avec un homme » mais « viol rétroactif sous emprise ».
— Frontières (@frontieres_) May 1, 2021
Les hommes publics doivent comprendre que la moindre relation sexuelle sera exploitable par leurs adversaires politiques ou médiatiques et pourra se retourner contre eux. C’est la rançon de la gloire. Mais les femmes qui s’y prêtent, lorsqu’il n’y a pas viol mais manipulation féminine, sont les complices d’un affaiblissement du mouvement MeToo, qui est censé, au départ, protéger les femmes des prédateurs sexuels. Or, on le voit, la dérive est déjà là.
Juan Branco a publié un texte en ligne, dont voici un extrait (on dirait un scénario de film romantique de la Nouvelle Vague) :
Il faisait froid, nous sommes rentrés. Nous parlions, riions, nous regardions. Elle n’avait plus de batterie, j’avais un vieux cable qui ne fonctionnait plus trop, nous essayions de le recharger. Je ne sais pas qui a eu l’idée, mais nous nous sommes décidés à voir un film. Elle voulait une comédie, moi un film sérieux. Nous avons installé le projecteur sur le lit. Elle m’a proposé les Tuches, m’a montré des bandes-annonces sur un site de streaming, je l’ai regardé sévère, on a rit. On a tenté la cité de la peur, elle m’a regardé sévère, on a fini par lancer Snake Eyes, puis Le Mépris.
Nous étions côte à côte, elle m’a donné sa main, je l’ai longtemps tenue. Nous avons commencé à nous embrasser. Cela allait et venait. On ne savait pas trop, on se provoquait, on se refusait puis recommençait.
Nous avons beaucoup hésité, j’avais envie d’elle, elle aussi, on se l’est dit, plusieurs fois, et à un moment, je lui ai demandé si elle voulait, et elle m’a dit oui, et nous avons fait ce que deux personnes en ces circonstances feraient.
Il était tard dans la nuit, nous nous regardions et nous recherchions, nous demandions ce que nous en pensions. Lorsque cela s’est fini, nous avons laissé le film, et nous nous sommes endormis.
Nous avons passé la nuit collés, collés comme deux enfants, et le matin, alors que je devais assister à une réunion, je me suis levé. Elle l’a fait peu après, et juste avant que mon appel commence, elle m’a embrassé, sur le visage, sur les lèvres, m’a sourit, et est partie.
Elle avait oublié ses lunettes, son chargeur qui ne marchait pas. Elle m’a écrit et je lui ai dit qu’elle pouvait les chercher quand elle le voudrait.
Le soir, elle est repassée me voir, elle était froide et troublée. Elle m’a dit que c’était allé trop vite, que ça ne lui était jamais arrivé, que d’habitude c’était elle qui était entreprenante, et que moi je l’avais pas été. Elle a commencé à dessiner des comparaisons qui m’ont blessé.
Je ne comprenais pas, je lui ai dit ma blessure de l’entendre me dire ces mots, lui ai rappelé tout ce que je viens de vous écrire, que nous nous désirions, que nous n’avions cessé de parler, qu’il n’y avait eu nulle contrainte, que si elle s’était sentie mal, nous aurions immédiatement tout arrêté. Elle acquiesçait, elle se disait rassurée que je lui dise cela. Elle m’a dit alors, alors que je lui demandais, qu’elle n’avait couché qu’avec deux garçons. J’ai été désemparé, et j’ai compris que la chose avait été peut-être, pour elle, plus important que je ne le croyais. Elle s’est excusé, m’a dit qu’elle comprenait que je ne l’ai pas compris.
Elle m’a alors dit qu’elle était allée à la police le lendemain. Qu’elle avait déposé une main courante, car deux amies à qui elle avait parlé le lui avaient suggéré.
À 31 ans, l’avocat Juan Branco est habitué à ferrailler sur des sujets et des dossiers très sulfureux. Mais depuis quelques heures, c’est lui qui est visé directement. Jeudi 29 avril, une jeune femme de 20 ans a poussé la porte du commissariat du XIVe arrondissement de Paris pour déposer une main courante au lendemain d’une rencontre avec Juan Branco.
Ses déclarations ont incité le parquet de Paris à confier une enquête pour des faits de « viol » à la 1ère DPJ. Faits que Juan Branco, que nous avons contacté ce vendredi matin, nie en bloc, nous dévoilant une conversation avec son accusatrice dans laquelle elle dit vouloir finalement retirer sa main courante.
D’après les premiers éléments de l’enquête et les déclarations de la victime, la jeune femme et l’avocat auraient d’abord échangé sur la messagerie Instagram avant de convenir d’un rendez-vous. Une version confirmée par Juan Branco. Il évoque une première rencontre physique dans les allées du jardin du Luxembourg après des messages sur Instagram.
Il décrit ensuite une balade plutôt romantique, des baisers. Le couple se serait ensuite rendu au domicile de l’avocat dans le quartier Montparnasse où ils auraient regardé un film avant d’avoir une relation sexuelle. La jeune femme aurait ensuite passé la nuit sur place avant de repartir le lendemain matin. Juan Branco nous précisant qu’elle l’a alors « embrassé » avant de partir.
Une « relation respectueuse »
Quelques heures plus tard, la jeune femme et l’avocat auraient échangé de nouveaux messages avant qu’elle l’avertisse elle-même de sa démarche de dépôt d’une main courante au commissariat. Juan Branco nous a confié être « catastrophé », repoussant toute idée de contrainte et évoquant une « relation respectueuse », qu’il raconte également dans un post Facebook.
Fait important, la jeune femme a donc assuré ce vendredi à Juan Branco son intention de retirer sa main courante lundi, dans une conversation en ligne que nous avons pu consulter.
Lire l’article entier sur leparisien.fr