Les violences qui ont éclaté pendant et après l’assaut contre les manifestants pro-Morsi mercredi au Caire ont fait plus de 525 morts, dont 482 civils. Les Egyptiens commençaient néanmoins jeudi à revenir timidement dans les rues malgré la situation.
Après que les violences ont rapidement gagné l’ensemble du pays, un couvre-feu nocturne a été décrété dans la moitié du pays et l’état d’urgence, dont la levée avait été un des acquis de la révolte populaire de 2011, a été déclaré pour un mois.
Détaillant le bilan de 525 morts, le chef des services d’urgence égyptiens a précisé que 202 personnes avaient péri sur la seule place Rabaa al-Adawiya, principal point de rassemblement occupé depuis près d’un mois et demi par les partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi. Les Frères musulmans, eux, évoquent 2 200 morts et plus de 10 000 blessés.
Aucun incident n’a été signalé dans la nuit et le trafic reprenait doucement dans la matinée. Les Frères musulmans, l’influente confrérie dont est issu le président islamiste déchu Mohamed Morsi, ont toutefois appelé à maintenir la mobilisation, faisant craindre une nouvelle flambée de violences.
Campement en feu
Les autorités intérimaires, installées par les militaires après la destitution et l’arrestation de l’ex-chef de l’Etat islamiste le 3 juillet, ont prévenu qu’elles ne toléreraient aucun nouveau sit-in ou nouvelles violences, après avoir salué "la très grande retenue" de la police.
Preuve de leur détermination, des images aériennes ont montré le village de tentes des pro-Morsi sur la place Rabaa al-Adawiya en feu, une scène impressionnante et totalement inédite dans la capitale égyptienne.
Ambassadeurs convoqués
Par ailleurs, après la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne ont convoqué les ambassadeurs d’Egypte dans leurs capitales respectives. Londres a notamment demandé aux autorités égyptiennes d’agir "avec la plus grande retenue".