Fitch Ratings a abaissé jeudi la note souveraine de la Grèce de « B-« à « CCC », évoquant le risque croissant de voir le pays sortir de la zone euro.
D’après l’agence de notation, le succès des partis anti-austérité aux élections législatives grecques du 6 mai et l’échec des négociations en vue de la formation d’un gouvernement de coalition soulignent le manque de soutien public et politique au programme de redressement budgétaire exigé par les créanciers internationaux d’Athènes.
Si les nouvelles élections prévues pour le 17 juin ne parvenaient pas à donner à un gouvernement le feu vert à la poursuite du programme d’austérité convenu avec l’Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI), une sortie de la Grèce de l’union monétaire serait « probable », estime Fitch dans un communiqué. Pour Fitch, une sortie grecque de la monnaie unique entraînerait sans doute un défaut étendu sur les obligations libellées en euros, qu’elles émanent de l’Etat ou du secteur privé.
Sortie de l’euro ?
« Dans le scénario d’une sortie grecque de l’union économique et monétaire, Fitch considérerait la conversion forcée de la dette souveraine et privée dans une nouvelle devise grecque comme un défaut », note l’agence. Fitch rappelle enfin qu’un tel scénario briserait un ressort fondamental soutenant les notations des autres pays de la zone euro et exacerberait les risques économiques et financiers auxquels ils sont confrontés.
En conséquence, si, à la suite des élections grecques, Fitch estimait que le risque d’une sortie de la Grèce de la zone euro était probable à court terme, l’agence placerait « toutes les notations souveraines de la zone euro sous surveillance négative ». Elle avait déjà formulé un avertissement en ce sens vendredi dernier.
En mars, Fitch avait relevé la note de la Grèce à « B-« , l’assortissant d’une perspective stable. C’était la première des trois grandes agences de notation à sortir la note grecque de la catégorie « défaut » après l’échange obligataire qui a permis à Athènes de réduire de près d’un tiers - soit de quelque 100 milliards d’euros - le fardeau de sa dette. Elle avait toutefois noté à l’époque que le risque d’un défaut ne pouvait être écarté. La Grèce est notée « C » auprès de Moody’s et « CCC » auprès de Standard & Poor’s.
Quatre régions espagnoles dans le rouge
L’agence de notation Moody’s a dégradé jeudi la note de quatre régions espagnoles, dont la Catalogne et l’Andalousie, pour avoir manqué leurs objectifs de réduction du déficit budgétaire en 2011, au moment où le gouvernement tente de convaincre les 17 régions du pays de redresser leurs finances publiques.
Moody’s, estimant qu’il existe une « faible probabilité » que ces régions puissent atteindre leurs objectifs de réduction du déficit en 2012, a abaissé d’un cran la note de la Catalogne et de l’Extrémadure, et de deux crans celle de l’Andalousie et de Murcie. Responsables des lourds budgets de la santé et de l’éducation, les régions espagnoles doivent ramener cette année leur déficit de 2,94% du PIB fin 2011 jusqu’à 1,5% cette année.
L’agence de notation a placé sous perspective négative ces quatre régions, de même que deux autres régions qui ne sont pas dégradées, la Castille-la-Manche et Valence, ce qui signifie que leur note pourrait être abaissée à moyen terme. La note de la Catalogne passe de Baa3 à Ba1, celle de l’Andalousie de A3 à Baa2, celle de Murcie de Baa2 à Ba1 et celle de l’Extrémadure de A3 à Baa1. La Castille-la-Manche conserve sa note de Ba2 et celle de Valence de Ba3.