Le 27 fevrier 2017 à Fontaine (près de Grenoble), lors de la réunion du Conseil municipal, le conseiller Franck SINISI (1393 électeurs), a eu la parole au sujet de « l’accueil des Roms » (dixit note de synthèse du 27 fevrier 2017). Il a proposé « une solution budgétaire consistant en un autofinancement : la Métropole de Grenoble devrait leur payer des dentistes... Je m’explique : ils leurs mettraient des dents-nickel et ils (les Roms) récupéreraient leurs dents en or. Rien que ça leur permettrait de se nourrir et de se loger ». Suite à la demande publique du maire Jean-Paul TROVERO (2700 électeurs), le conseiller municipal a prononcé le 27 mars 2017, au milieu du tohu-bohu et avant d’être coupé, les propos qui suivent.
Monsieur le maire,
Tout comme vous, je ne suis pas très à l’aise ce soir. Les faits qui me sont reprochés sont très graves et je demande, au moins par dignité, qu’on me laisse parler jusqu’au bout.
Monsieur le maire, mes chers collègues, ainsi que toutes les personnes présentes et qui m’écoutent,
Oui, oui, j’ai bien conscience que mes propos du 27 février ont pu être mal interprétés et mal retransmis. Il est bien évident que je n’ai jamais, jamais eu la moindre intention de porter atteinte à la communauté Rom et aux gens du voyage.
Je sais tout comme vous les immenses souffrances que ces personnes ont subi dans les camps de concentration. Je vous rappelle à mon tour que moi-même je suis Français de troisième génération, mais d’origine italienne, comme beaucoup de nos compatriotes. Fils et petit-fils d’immigrés italiens, de Corato-Coratin, quoi, voir mon nom, Sinisi, sur toute les presse et sites Internet, suscite aussi l’indignation de tout le peuple italien du monde entier d’être encore et encore assimilé au fascisme et rendu coupable d’une époque heureusement révolue. Ce peuple italien a aussi souffert pendant ces deux guerres mondiales, à des niveaux et degrés différents, certes, je vous l’accorde.
Revenons au 27 février ; ah, j’ai oublié une chose ! Je voudrais vous rappeler aussi que le mot « fascisme » représente l’histoire d’un peuple. Il est devenu aujourd’hui un mot d’insulte. Je demande donc aux associations que l’histoire des Italiens soit jugée, ou mal ou bien, par les Italiens eux-mêmes. Donc, revenons au 27 février. Vous noterez que ni de près, ni de loin, je n’ai parlé d’arracher les dents en or, jamais, jamais, jamais. Nul n’ignore connaître au moins une fois remplacer une dent abîmée par une autre, quel que soit le métal. Mais j’avoue, oui, j’avoue avoir ignoré rapprocher avec les faits du passé terrible avec un humour actuel.
Mais monsieur le maire, je suis élu d’opposition à Fontaine, j’y suis né et j’y vis. Je rencontre souvent des gens qui ne peuvent plus payer leur taxe d’habitation et doivent souvent vendre leurs bijoux de famille qui contiennent quelques grammes d’or pour subvenir à leurs besoins. Donc, je n’ai voulu qu’être le porte-parole de ces gens qui s’étonnent parfois que certains soient dispensés de taxe d’habitation ou vivent dans des logements offerts par la collectivité, ou qui parfois semblent pouvoir s’offrir des véhicules et caravanes hors d’accès de la plupart d’entre eux.
Et pour terminer, monsieur le maire, le fils d’Italien que je suis, et pourtant patriote, donc rempli d’honneur, je vous présente à vous et à toutes les personnes que j’ai pu blesser et offenser toutes mes excuses, pour ce qui était je l’avoue un très mauvais jeu de mots. Merci.