Les États-Unis et la Chine signent mercredi un accord commercial en forme de victoire politique pour Donald Trump qui a cependant un goût amer tant le bras de fer aura laissé des traces sur les deux premières économies mondiales.
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Cette accalmie est aussi de nature à stimuler l’économie américaine, un atout pour la campagne de Donald Trump, en levant les incertitudes et en renforçant donc la confiance des consommateurs, traditionnel moteur de la croissance aux États-Unis. Elle devrait aussi relancer les investissements des entreprises qui ont fortement ralenti en 2019 faute de visibilité sur l’issue du conflit.
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Bras de fer sur 10, 20 ans
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Selon Washington, l’accord comprend des avancées en matière de transferts de technologies imposés aux entreprises étrangères implantées en Chine, ainsi qu’un meilleur accès au marché chinois pour les entreprises du secteur financier.
Il stipule aussi que Pékin achètera pour 200 milliards de dollars de produits américains sur une période de deux ans comparé à 2017, dont 50 milliards de biens agricoles.
En échange des engagements chinois, l’administration Trump a renoncé à imposer de nouveaux droits de douane à la Chine et diminué de moitié ceux entrés en vigueur imposés le 1er septembre dernier sur 120 milliards de dollars de biens chinois.
L’accord avec Pékin représente « un succès mitigé » pour Donald Trump, estime Eswar Prasad, professeur de politique commerciale à l’Université Cornell et spécialiste de la Chine.
Le président « a extirpé certaines concessions de la part de la Chine et d’autres partenaires commerciaux des États-Unis mais à un coût important pour l’économie américaine », souligne-t-il.
Si l’économie chinoise a nettement ralenti sous l’effet de la guerre commerciale, industriels et agriculteurs américains ont souffert eux aussi.
Pour atténuer les pertes dans le secteur agricole, l’administration Trump a dû même débloquer 28 milliards de dollars d’aide au total en 2018 et 2019. L’industrie manufacturière est, elle, entrée en récession en août.
"Le préjudice (...) a été important et les engagements de nouveaux achats sont peu susceptibles de réparer ces dommages", commente Edward Alden.
Alors que Donald Trump a lancé l’offensive avec l’objectif de réduire le déficit commercial américain et de mettre fin à des pratiques commerciales jugées « déloyales », les experts doutent aussi de la capacité des États-Unis à obtenir des changements structurels.
La Chine, elle-même confrontée à des enjeux politiques, est en effet peu encline à revisiter son modèle économique.
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